Les débats d’ouverture de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) se sont focalisés sur l’investissement dans le secteur de l’agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire. En effet, l’agriculture a été le principal thème développé par les intervenants mercredi à Syrte (Libye), à l’ouverture de la 13ème session ordinaire de l’UA, à laquelle prend part le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Dans ce contexte, le président de la Commission africaine, Jean Ping a noté que le choix de ce thème reflète la «détermination de l’UA et son engagement à poursuivre tous les efforts qu’elle a déployés bien avant dans ce secteur pour apporter des réponses concrètes aux aspirations quotidiennes et profondes de ses populations». De son côté, la représentante du secrétaire général des Nations-Unies (ONU) à ce sommet, a relevé que la crise économique et financière mondiale a «un impact particulier» sur l’Afrique, notamment après l’augmentation des prix des produits alimentaire et de l’énergie, qualifiant cette situation de «critique» pour le continent «qui aura du mal à réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)». Tout en déplorant que l’agriculture soit «négligée», la représentante de l’ONU a précisé qu’un dollar investi dans ce secteur en Afrique, a un «double impact» comparativement à un pays d’un autre continent. En ce sens, elle a relevé que 265 millions d’Africains souffrent de famine et ce chiffre a augmenté de 12% en 2008. Elle a aussi indiqué que le taux de croissance attendu pour 2009 sera de 0,9% pour l’Afrique contre un taux de 4,8% en 2008.
5% des terres sont irriguées en Afrique
Concernant l’exploitation des potentialités agricoles du continent, la représentante du secrétaire général de l’ONU a relevé que 5% des terres sont irriguées en Afrique contre 40% en Asie, la moyenne mondiale étant de 20%, lançant ainsi un appel aux Etats africains de consacrer 10% de leurs budgets annuels au secteur de l’agriculture.
Évoquant la conférence de Copenhague (décembre 2009) sur les changements climatiques, elle a appelé les Africains à adopter une «position commune», considérant que le continent est celui qui souffre le plus des émissions de gaz à effets de serre. Elle a considéré que ce sont les pays industrialisés qui en sont responsables et que cette «inégalité doit être réparée à Copenhague». De son côté, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabe, Amr Moussa a plaidé pour la coopération économique entre l’Afrique et les pays arabes et annoncé dans le même sillage la tenue prochainement du deuxième sommet afro-arabe, le premier s’étant tenu dans les années 1970.
NA
Le Financier