L’hebdomadaire Valeurs Actuelles mise une nouvelle fois sur le sensationnalisme et la xénophobie et titre sa prochaine une du 26 septembre « Naturalisés l’invasion qu’on cache ». Et ce, quelques mois après l’assouplissement des procédures de naturalisation amorcées par Manuel Valls.
Bonjour à tous, voici en avant-première la #couv du prochain n° de @Valeurs > « #Naturalisés: l’invasion qu’on cache » pic.twitter.com/1S4aSBQbNB
— Valeurs actuelles (@Valeurs) September 25, 2013
Une « une » et un dossier complet de l’hebdomadaire dénonce cette « occupation occultée ». Un sondage du magazine prouve que « deux Français sur trois sont contre les naturalisations massives de Valls ». Et pour consolider cette thèse – ou plutôt cette opinion surfaite – un article intitulé « Islam, immigration : comment la gauche veut changer le peuple » avec une interview de Michèle Tribalat, une démographe spécialisée sur les questions d’immigration qui annonce « Le poids des musulmans n’a cessé d’augmenter ».
Le 22 août, la une du magazine avait déjà suscité de vives réactions, sur les réseaux sociaux notamment. Cette fois-ci l’hebdomadaire s’attaquait à l’autre immigration qui dérange (pas les arabes et les musulmans), mais les Roms. Avec en guise de une « Roms, l’overdose » sommée d’un sondage d’opinion sur le ras-le-bol des Français, de quoi conforter cette idée.
Inquiétante hausse des naturalisations ? En un an, entre juillet 1012 et juillet 2013, le nombre de naturalisés a augmenté de 14% a annoncé le ministère de l’Intérieur. Pas de quoi s’affoler. Manuel Valls assouplit la procédure, après le durcissement draconien de Guéant, sous lequel les chiffres sont passés de 95 000 naturalisations en 2010 à 46 000 en 2012.
En octobre 2012, le ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls avait mis en place une circulaire pour assouplir les critères relatifs à la naturalisation, ouvrant cette possibilité aux personnes qui ne détiennent pas un contrat de travail à durée indéterminée, aux étudiants et aux moins de 25 ans qui résident depuis plus de 10 ans en France, afin que les dossiers s’étudient avec plus de compréhension au cas par cas.
Des naturalisations en hausse. Certes, mais quel est le lien avec l’islam ? « L’Islam est une nation. » « Les musulmans sont naturalisés. » La République personnifiée en Marianne porte la Burqa sur la photo de une, pour symboliser la « menace » qui pèse sur la France. Un amalgame pour en venir une nouvelle fois aux questions de religion et surtout d’Islam.
La « une » islamophobe, suscite dors et déjà suscite les réactions sur Twitter.
@Valeurs Ce n’est plus du journalisme ms de la propagande.Un mensonge voilé que vous voulez réalité comme alléchés par le pire.#incendiaire
— Amor LOUHICHI (@AmorLouh) September 25, 2013
@Valeurs La provocation est votre seul fond de commerce. Cette couverture dénote votre bêtise, ce n’est pas du journalisme.
— MCLV (@MColve) September 25, 2013
@NikosNikosNik Si vous saviez le parcours pour une naturalisation,vous sauriez que vêtues ainsi, la naturalisation est impossible.@Valeurs
— Amor LOUHICHI (@AmorLouh) September 25, 2013
La naturalisation n’est pas un droit, et ne l’a jamais été. Mais les étrangers en France ont le droit d’y prétendre. La demande n’est pas simple, l’obtention souvent impossible. La procédure est longue. Alors que les préfectures tentent chaque année de réduire le temps d’instruction, les retards s’accumulent. Il convient d’attendre près de deux ans avant de l’obtenir.
Situation stable, revenus plus que corrects, parcours d’excellence, voilà des critères qui permettent de l’obtenir. Et encore… Après être passé par l’entretien de français et d’assimilation. Conversation pour évaluer le niveau de langue et questions personnelles – jusqu’à – « quelles sont vos fréquentations ? Français ou… »
Les naturalisations ne sont pas à la portée de n’importe quel étranger résident en France. Y aller voilée est sans aucun doute une limite à cette obtention. Invasion, absolument pas. Cachée, encore moins. La France s’inquiète de ses 95 000 nouveaux Français, dont 20 000 le sont par mariage, pourtant les nouveaux Français sont choisis minutieusement au cas par cas.