Lakhdar Brahimi accusé d’être trop « politiquement correct » par un journal gouvernemental syrien

Redaction

L’Algérien, Lakhdar Brahimi, a été fortement critiqué, aujourd’hui, dans le quotidien syrien gouvernemental, Ethaoura. Le journal a consacré deux articles commentant les propos tenus par le diplomate onusien hier lors d’une conférence de presse.

Le principal grief retenu contre lui est lié au fait que Brahimi met, selon les autorités syriennes, sur le même pied d’égalité l’armée «légale» et les groupes terroristes affiliés à Al Qaida. Ainsi, le Ministre de la communication syrien, Amrane Zaabi, a estimé qu’il est tout a fait «naturel» que l’armée syrienne se procure des armes contrairement aux groupes dits «rebelles». Selon ce responsable, Brahimi, qui vient de clore une mission de cinq jours en Syrie, dans le cadre de la préparation de la conférence «Genève 2», n’est plus «impartial» en tenant un tel discours.

De plus, le Ministre ajoute que si l’émissaire de ONU affirme que cette conférence est dédiée aux Syriens, «pourquoi donc consulter d’autres pays». En effet, Brahimi prévoit de se rendre chez d’autres pays voisins avant d’annoncer la date de la tenue de cette conférence qu’il souhaite organiser, selon ses dires, dans les semaines à venir. Des voisins qui gênent amplement les autorités syriennes notamment ceux que les responsables de ce pays accusent de soutenir les groupes rebelles. Il s’agit principalement de la Turquie et de l’Arabie Saoudite. C’est d’ailleurs à propos de ce détail que le journal Ethaoura critique aussi Brahimi. Dans l’un des articles en question, il est reproché à l’Algérien de ne pas répondre à une conférence d’un journaliste qui était sur place qui lui a demandé ce qu’il pense des pays qui entravent le règlement de la crise. Le diplomate avait répondu par des propos «politiquement correct» en affirmant : «nous respectons tous les pays. Chacun d’eux est libre d’émettre l’avis qui lui convient. Et tous les pays accordent de l’importance à la Syrie et soutiennent ce que nous faisons». Un discours qui n’a pas plu apparemment aux autorités syriennes.

 Elyas Nour