Le dollar aura-t-il encore la cote dans les pays du Golf ?

Redaction

Le taux du dollar remonte tout doucement la pente, mais la menace d’une rechute plane toujours au-dessus de la Réserve Fédérale Américaine (FED). Les pays du Golf qui utilisent le dollar comme monnaie de référence, doivent-ils s’affranchir des Etats-Unis?

La FED, réserve monétaire américaine

Pour ne pas être entraîné dans le marasme économique des Etats-Unis, les Etats du Golf devraient-ils s’affranchir du dollar ? La question est posée par Rabah Ghezali & Yacine Mancer, deux contributeurs du think tank Capmena.

Une telle question se pose car l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, Oman et Bahreïn, membres du Conseil de Coopération du Golfe  pratiquent une politique monétaire, visant à indexer leur monnaie sur le billet vert. Mais à l’heure actuelle, suivre la valeur du dollar semble peu stratégique.

« Les opposants au maintien de cette parité soutiennent que, le dollar se dépréciant, à chaque achat d’un produit fabriqué à l’étranger, les consommateurs des États du Golfe importent de l’inflation », expliquent les deux auteurs dans leur analyse.

Parité à double tranchant

Le choix de la parité monétaire n’est pas sans conséquence étant donné le contexte économique américain. Les pays du golf risquent non seulement une dévaluation de leur monnaie, mais créent eux-même une dépendance à la politique économique américaine, renforcée par les revenus liés aux hydrocarbures.

En effet, ces gros producteurs de pétrole, ont tout intérêt à maintenir leur alliance avec le dollar. Les échanges pétroliers se faisant grâce à la monnaie américaine. Ces transactions représentent alors des milliards de barils de pétrole, dont le prix est fixé en dollars. Leur circulation est indirectement facilitée par les Etats-Unis, et font d’eux un acteur majeur de l’économie mondiale.

Alors que certains spécialistes évoquent des pressions politiques de la part de Washington, il semblerait que ce sont les intérêts économiques de ces deux pôles du monde qui maintiennent cette relation risquée.

Leurs stratégies monétaires sont finalement inextricablement liées et nécessitent un maintien de cette interdépendance, en dépit de leurs divergences politiques. Le dollar est encore à l’abri d’autant plus que, mis à part le Conseil de Coopération du Golfe, une soixantaine d’autres pays se fixent sur le dollar. Dollar as good as gold.

AB

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