Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) serait prêt à accepter la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 – c’est-à-dire aux côtés de l’Etat d’Israël – et à annuler sa charte qui appelle à la destruction d’Israël. C’est ce que l’un de ses principaux responsables, Aziz Dwaik, président du parlement palestinien élu en janvier 2006 vient de déclarer au milliardaire britannique David Martin Abrahams, qui a confié le contenu de cet entretien au Jerusalem Post.
Important mécène du Parti travailliste britannique, David Martin Abrahams qui entretient des relations étroites avec des personnalités politiques britanniques et israéliennes, a indiqué qu’il allait rapporter sa conversation avec Aziz Dwaik au ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband et lui demander d’examiner « les implications des ouvertures positives du Hamas ».
Aziz Dwaik, qui avait été arrêté, comme beaucoup d’autres cadres du Hamas, par l’armée israélienne, après la capture de Gilad Shalit, a été libéré il y a quelques mois après avoir passé près de trois ans dans une prison israélienne. Il est aujourd’hui le plus responsable du Hamas en Cisjordanie.
Au cours de sa conversation avec David Martin Abrahams, à Hébron, il a précisé que d’autres dirigeants du mouvement islamiste, y compris son chef, Khaled Meschaal, basé à Damas et le premier ministre du « gouvernement » du Hamas, dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh ont manifesté leur soutien à l’idée de créer un Etat indépendant de Palestine dans les frontières de 1967. « La charte a été rédigée il y a plus de 2O ans, aurait déclaré Dwaïk. Personne, aujourd’hui, ne veut jeter qui que ce soit à la mer ».
Le Hamas n’est pas al-Qaida…
Dwaïk a confirmé à son interlocuteur que son mouvement recevait une aide financière de l’Iran, expliquant que c’était une conséquence directe du boycott et des sanctions infligées au Hamas après sa victoire électorale. Il a insisté sur le fait que le mouvement islamiste souhaitait engager un dialogue avec la communauté internationale, à commencer par l’Union européenne.
David Martin Abrahams a déclaré au Jerusalem Post qu’il serait heureux de faciliter l’ouverture de conversations entre le Hamas, Israël et la communauté internationale. « Certains diront peut être que je suis naïf, cela m’est égal. Mais je suis prêt à donner une chance au Hamas car j’ai confiance en Dwaik et Haniyeh ».
Abrahams a indiqué au Jerusalem Post qu’il avait pris la décision de discuter avec le Hamas pour « éviter un bain de sang de part et d’autre ». Il a affirmé qu’il bénéficiait d’un large soutien, sur ce point, au sein de la Communauté juive britannique. Niant avoir été porteur d’un message du gouvernement britannique ou de l’Union européenne, Abrahams a affirmé qu’il était plus convaincu que jamais que le Hamas de constituait pas une menace pour les Etats-Unis. « le Hamas est différent d’al-Qaida, a-t-il insisté. Il ne représente pas une menace pour les intérëts occidentaux ».
René Backmann
Nouvelobs