Le marché pétrolier en 2010 vu par l’OPEP: Une demande en augmentation et un baril à plus de 70 dollars

Redaction

opep_bbg Les prévisions faites à la fin du premier semestre par de nombreux observateurs et responsables de pays membres de l’OPEP, à l’instar de Chakib Khelil, le ministre de l’Energie et des Mines, en matière d’évaluation de la demande du brut pour 2009 et début 2010, viennent d’être confirmées dans le rapport du mois d’août de l’OPEP publié à Vienne.

Le rapport, fait ressortir l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), prévoit encore une demande de pétrole quasi-stable en 2009 avant un léger regain en 2010. On peut lire: «la prévision de la demande mondiale de brut en 2009 avec un recul de 1,6 million de barils par jour (mbj) reste inchangée» par rapport aux prévisions publiées en juillet. Pour 2010, elle prévoit «un arrêt du déclin de la demande mondiale de pétrole avec une hausse de 0,5 mbj», soit des chiffres parfaitement similaires à ceux du rapport de juillet portant la demande de brut dans le monde pour 2009 à 83,91 mbj et pour 2010 à 84,41 mbj, soit 0,59% de plus que cette année. Même si la consommation de pétrole a fortement reculé aux Etats-Unis, en dépit de la pleine driving season (déplacements durant la saison estivale), «les hausses de consommation ailleurs dans le monde ont permis de compenser ce déclin», indique le document. Avec la reprise économique tardive durant l’année, prochaine l’augmentation de la demande mondiale de brut ne sera que de 0,5 mbj, même si l’on s’attend à une relance de la demande de carburant aux Etats-Unis, selon le rapport.

Les fluctuations

Par ailleurs, le rapport indique que les prix ont chuté début juillet de près de 10 dollars à moins de 60 dollars le baril du panier de l’Opep (regroupant les bruts produits par les 12 Etats membres de l’organisation) avant de remonter à plus de 70 dollars. Lundi, le prix du panier valait 71,68 dollars le baril tandis que mardi dans les échanges matinaux, le baril négocié à New York prenait 25 cents à 70,85 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord 15 cents à 73,65 dollars. «En l’absence de modifications importantes des fondamentaux du marché pétrolier, cette volatilité indique la sensibilité accrue des prix du brut réagissant aux signaux économiques contradictoires», selon les experts qui citent les chiffres de la hausse du chômage aux Etats-Unis et dans la zone euro et parallèlement du raffermissement du dollar.

En dépit du recul du prix de l’essence, la consommation de carburant a reculé de 2% pendant la période mai à juillet 2009 aux Etats-Unis alors qu’elle augmentait régulièrement de 1,4% chaque année lors des cinq années ayant précédées la crise économique mondiale, souligne l’Opep. Aussi, le maintien des prix actuels du brut (autour des 70 dollars le baril) «dépendra essentiellement de signaux plus clairs de l’amélioration de l’économie mondiale et si les attentes des marchés concernant la reprise ne se réalisent pas pleinement, les niveaux actuels des prix pourraient subir des pressions accrues», conclut le rapport qui rappelle que «l’Opep est fermement engagée, pour sa part, à renforcer la stabilité du marché pétrolier». Le rapport de l’Opep, dont la prochaine réunion est prévue le 9 septembre à son siège à Vienne, indique enfin que la production de l’organisation a augmenté de 160.000 barils à 28,68 mbj en juillet par rapport à juin. Concernant les stocks commerciaux des pays de l’OCDE, ils sont restés particulièrement élevés en juillet à un niveau correspondant à plus de 61 jours d’avance pour couvrir la demande à venir et les stocks américains ont dépassé de 100 mb le niveau moyen des cinq dernières années.

M.A.Y.
Avec Le Fianancier