Le Maroc, qui subventionne fortement les produits alimentaires et le gaz, a promis mardi de les maintenir à un prix abordable, même si une hausse des cours mondiaux doit avoir un lourd impact sur ses finances publiques cette année.
Des pays arabes tels que l’Algérie, l’Egypte ou le Yémen sont confrontés à une vague de manifestations inspirées par la révolte qui a entraîné ce mois-ci la chute du président tunisien Zine Ben Ali.
« Les prix des denrées subventionnées que sont les carburants, le gaz, la farine, le sucre, etc. enregistrent de fortes hausses sur les marchés internationaux et cela pèse lourdement sur le Fonds de compensation financé par l’argent des contribuables », a noté Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
« Cela a été très coûteux l’an dernier et nous craignons que dans les conditions actuelles (…) le coût soit élevé pour le Maroc (…) Nous préserverons à tout prix le pouvoir d’achat des citoyens », a-t-il dit à la presse à l’issue d’un conseil des ministres.
Le Maroc, dont la population atteint 32 millions d’habitants, est totalement dépendant de ses importations pour ce qui est du pétrole et du gaz naturel. Il figure aussi parmi les dix principaux importateurs mondiaux de blé, ce qui l’expose particulièrement aux fluctuations des cours des produits agricoles.
Le prix du pain et du gaz y doublerait en cas d’abandon total du système des subventions.
Naciri a précisé que 10% du budget alloué cette année aux investissements seraient réaffectés aux subventions aux produits de base.
Cela signifie que le Fonds de compensation obtiendra 16,7 milliards de dirhams (2,03 milliards de dollars) pour 2011, selon les chiffres du budget d’investissement avancés pour cette année par le ministère des Finances.
Ce chiffre est inférieur aux 20 milliards de dirhams consacrés par l’Etat aux subventions pendant la période de janvier à septembre 2010.
Les finances publiques marocaines sont tombées dans le rouge pour la période janvier-septembre 2010, en grande partie en raison de l’augmentation des subventions, mais elles ont dans l’ensemble respecté les objectifs budgétaires du ministère des Finances.
L’Etat a réduit de 10% les dépenses publiques projetées pour cette année, avec notamment une réduction des dépenses consacrées aux voitures utilisées par le gouvernement.
Reuters