Le multiculturalisme a échoué, selon Angela Merkel

Redaction

« Cette approche a échoué, totalement échoué. » Angela Merkel a estimé samedi devant les jeunes de l’Union des chrétiens démocrates (CDU) à Potsdam que faire coexister des populations aux origines culturelles différentes sans chercher à les intégrer n’avait pas fonctionné.
Le débat sur les thèmes de l’immigration et de l’intégration fait rage au sein même de la CDU, dont plusieurs responsables réclament une politique plus dure à l’encontre des immigrés qui ne montreraient pas un désir de s’adapter à la société allemande.

La chancelière allemande a semblé leur donner raison en estimant qu’on avait par le passé trop peu demandé aux immigrés. Elle a aussi repris un de ses arguments majeurs: les nouveaux arrivants doivent apprendre l’allemand afin de profiter du système scolaire et de trouver leur place sur le marché de l’emploi.

Le syndrome « Sarrazin »

Le débat sur la place des étrangers en Allemagne a radicalement changé depuis la parution, fin août, d’un livre choc de Thilo Sarrazin, qui siégeait au directoire de la Bundesbank, la banque centrale allemande. Dans cet essai, Deutschland schafft sich ab (« L’Allemagne se détruit »), qui lui a coûté sa place à la « Buba », ce membre du Parti social-démocrate affirme que les musulmans minent la société allemande et abaissent l’intelligence moyenne de la population.

Son livre a suscité un tollé mais figure en bonne place dans les listes des meilleures ventes et les sondages montrent qu’une majorité d’Allemands approuvent l’idée générale de son argumentation.

Angela Merkel a tenté de prendre une position médiane. Elle militait pour l’intégration tout en demandant à ses compatriotes d’accepter la présence de mosquées par exemple.

Samedi, elle a estimé que la formation des chômeurs allemands devrait prendre le pas sur le recrutement de travailleurs immigrés mais a relevé que l’économie allemande ne pourrait fonctionner sans travailleurs étrangers qualifiés. Selon la Chambre de l’industrie et du commerce (DIHK), 400.000 travailleurs qualifiés font défaut à l’économie allemande.

L’Express

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