L’Egypte demande une législation pour la diffamation des religions

Redaction

L’Égypte relance le thème de la pénalisation du blasphème, à l’occasion de la venue du ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius.

Le cheikh al Azhar interpelle la France sur la pénalisation du blasphème / DR

L’Égypte a demandé à l’ONU d’étudier la possibilité d’une pénalisation du blasphème, après l’affaire du film anti-islam « L’innocence des musulmans ». Dès l’apparition de la vidéo islamophobe, l’une des premières initiatives du gouvernement Morsi, a été de réclamer à Washington une condamnation pénale des auteurs du film.

L’Egypte a également pris à parti la France sur cette question sensible. Le grand cheikh d’al-Azhar, a profité d’un entretien avec Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères français, organisé mardi à l’occasion de sa visite au Caire, pour évoquer cette proposition.

Ailleurs dans les capitales arabes, la même exigence commence à s’imposer. Elles attendent, tout comme l’Egypte, une législation internationale sur la diffamation des religions. Les Egyptiens et d’autres communautés arabes estiment que les musulmans seraient moins protégés du blasphème que les juifs de l’antisémitisme ou de la négation de la Shoah.

La communauté internationale réticente

Le ministre français a rappelé lors de sa rencontre avec le cheikh d’al-Azhar,  les réticences de la France, comme de la plupart des pays occidentaux, à pénaliser la diffamation des religions, au nom de la liberté d’expression. Une notion qui « chez nous pose problème », lui a rétorqué son interlocuteur. « Il faut éviter toutes les provocations, lui a répondu le ministre, mais dans un État laïque, il y a la loi et il y a la foi. Il est donc difficile de donner des directives sur la religion .»

En revanche, pour l’ONU, la question du blasphème, n’a jamais été mise de côté, au contraire, l’institution se penche dessus depuis une douzaine d’année. Depuis 2011,  elle a même trouvé un compromis permettant de régler le problème, mais  beaucoup de pays s’y sont opposés, tels que l’Algérie, l’Egypte de son côté y a consenti sans conviction.

Nouara KRIBEL