Les autorités saoudiennes détruisent les vestiges de l’Islam dans les villes saintes

Redaction

L’article de Jerome Taylor dans « The Independent » met en lumière les destructions de vestiges islamiques dans le cadre d’un projet d’extension du site sacré Masjid al-Nabawi.

La colère monte face au mépris que manifeste le royaume à l’égard de l’héritage historique et archéologique de la ville la plus sacrée de l’Islam, la Mecque. De nombreux Saoudiens et militants pour l’héritage du patrimoine ont assisté, impuissants, aux destructions de vestiges historiques de la Mecque et Médine faisant place à des centres commerciaux, des hôtels et des gratte-ciels. L’Institut du Golfe, basé à Washington, estime que 95% des édifices vieux de 1000 ans dans les deux villes ont été détruits ces 20 dernières années.

A la Mecque, le complexe commercial Jabal Omar éclipse la mosquée Al-Haram, le site le plus sacré de l’Islam. Pour le construire, les autorités ont démoli la forteresse Ajyad datant de l’ère ottomane et la colline sur laquelle elle s’érigeait. Le lieu de naissance du prophète – devenu une librairie – et la maison de sa première femme Khadija – aujourd’hui des toilettes publiques – sont d’autres exemples de vestiges sacrifiés au profit de projets immobiliers.

L’indifférence des autorités saoudiennes s’explique en partie par le fait que le wahhabisme, branche austère de l’islam au pouvoir depuis 1924 dans le pays, s’oppose avec véhémence à toute forme d’idolâtrie. La police religieuse saoudienne s’efforce de décourager la population à prier ou à visiter des lieux en lien avec l’ère du Prophète et promeut la démolition des sites historiques. Les wahhabites souhaitent également laisser leur marque dans les villes saintes.

“Le silence des musulmans concernant la destruction de la Mecque et de Médine est à la fois désastreux et hypocrite”, déclare le docteur Irfan al-Alawi de la fondation de l’héritage islamique. “Le récent film sur le prophète Mahomet a déclenché des manifestations à travers le monde entier, pourtant la destruction du lieu de naissance du Prophète, où il est né et a fondé l’Islam, ne suscite aucune critique. ”

LS