«Le temps de l’eau facile est révolu», a déclaré le président du Conseil mondial de l’eau (CME), Loïc Fauchon, devant les ministres arabes de l’Eau, en conclave à Alger.
En effet, les conflits frontaliers de l’approvisionnement en eau, surtout ceux du Moyen-Orient, seront la marque de fabrique de ce 21ème siècle, relèvent les experts mondiaux en géostratégie. Devant les facteurs multiples et multiformes des conflits moyen-orientaux, le Président du CME a appelé, hier, depuis Alger, les pays arabes à la valorisation de «l’hydro diplomatie», dans le seul but d’éviter une guerre entre pays voisins. En fait, le CME milite pour une résolution pacifique des conflits transfrontaliers de l’eau, et surtout ceux du Moyen-Orient.
Cette région du monde concentre la majorité des conflits frontaliers mondiaux. Dans son intervention en ouverture du Conseil des ministres arabes de l’eau, le ministre algérien des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a souligné «la nécessité d’harmoniser les vues arabes concernant les questions de l’eau afin de consolider la position des pays arabes aux niveaux régional et international et leur permettre de mieux défendre leurs intérêts et exprimer leurs préoccupations».
Le Forum mondial de l’eau en mars 2012 à Marseille Le CME fait du Moyen-Orient son terrain d’action. Le Président du CME a appelé les pays arabes à adhérer au CME qui compte actuellement 80 pays et plus de 300 associations. Il a également annoncé la tenue du prochain Forum mondial de l’eau en mars 2012 à Marseille en France tout en invitant les dirigeants arabes à y participer. L’essor démographique, les changements climatiques, le développement de l’industrie et de l’agriculture conduisent à une surexploitation de l’eau, et, par ricochet, sont des facteurs qui constituent des risques des conflits modernes. Si les données du problème restent simples, les pratiques politiques et les enjeux stratégiques compliquent souvent la lecture des situations régionales.
Le CME se veut comme une instance mondiale cherchant des équilibres pour un partage équitable de l’eau. S’exprimant à l’ouverture de la première session du Conseil ministériel arabe de l’eau qui se déroule à Alger, Loïc Fauchon a souligné que «les pays arabes savent mieux que quiconque, l’importance de l’eau dans les civilisations, ce qui nécessite des efforts importants pour une distribution organisée et équitable de l’eau et une préservation de cette richesse».
Dans ce contexte, le ministre algérien des Ressources en eau s’est félicité de l’expérience menée conjointement par l’Algérie, la Libye et la Tunisie concernant l’exploitation des nappes phréatiques du Grand Sahara et qui constitue «une des grandes expériences en matière de coopération fraternelle et un modèle à méditer».
Benachour.M.
Ave Le Financier