Bilan du rapport sur les capacités militaires des Etats en 2012 : l’Iran pointé du doigt, la Chine surveillée

Redaction

Publié ce mois de mars par l’Institut Internationale des Etudes Stratégiques (IISS International Institute of Strategic Studies), basée à Londres, le dernier rapport sur les capacités militaires mondiales met d’abord l’accent sur le développement des armes cybernétiques, et l’usage parfois dans un but menaçant, d’attaque et de déstabilisation dans l’espace cybernétique (piratage de données, etc.).

Le rapport développe ensuite une approche pertinente concernant les récents changements politiques et géopolitiques effectués au Moyen-Orient. Ainsi, on trouve une analyse de l’intervention de l’OTAN en Libye, intervention qualifiée de fructueuse et de permissible grâce aux bastions de rebelles et à la proximité avec l’Europe (facilités pour le champ aérien, etc.). Qui plus est, la comparaison avec le cas syrien est intéressant, au sens où l’on comprend que ces facilités d’intervention en terrain libyen ne sont absolument pas de même pour la Syrie.

En effet, la répression du président Assad a été manintenue afin de supprimer l’opposition et de favoriser les partisans du régime. De ce fait, l’opposition syrienne s’est retrouvée dispersée et disséminée dans de petits bastions rebelles comme la ville de Homs, ville symbolique de l’opposition au pouvoir.  Les rebelles syriens n’ont pas d’objectif clair si ce n’est de se débarrasser du pouvoir qui les réprime depuis des mois, ni de bases militaires sûres comme pouvaient en posséder les rebelles libyens.

Aussi, le rapport précise également que, dans des pays comme la Libye, la Syrie, le Bahrein ou encore le Yémen, les membres de la famille au pouvoir sont très présents dans le corps de l’armée. Celle-ci est sous grande influence du régime, grâce aux relations familiales, ce qui est moins le cas dans d’autres pays comme l’Égypte, où l’armée s’est rapidement dissociée de Hosni Moubarak. Par conséquent, les rapports de force militaires au Moyen-Orient ont fortement évolué, le Qatar et les Émirats Arabes Unis participant par exemple au soutien militaire et financier des rebelles libyens, et puis soutenant la répression menée par le gouvernement du Bahreïn sur ses manifestants.

Par ailleurs, l’IISS souligne la hausse de l’investissement militaire pour les pays asiatiques, avec en premier lieu la Chine, qui ne cesse d’augmenter chaque année son budget à la Défense. L’augmentation des capacités militaires chinoises n’est cependant pas inquiétante selon le rapport, la Chine reste une puissance militaire moins importante que l’Europe ou les États-Unis, mais son investissement en instruments sophistique militaires préoccupent les principaux stratèges militaires mondiaux. Qui plus est, l’Europe et les États-Unis doivent se plier à des coupes budgétaires importantes concernant leurs armements, le Pentagone étant soumis à la pression budgétaire du Congrès, et l’Europe aux importantes mesures d’austérité prônées par l’Union Européenne et la BCE. Cependant, les puissances européennes et américaines restent les puissances militaires largement dominantes, leur principal challenge reste de trouver l’équilibre entre politique d’austérité et développement de la puissance militaire, selon l’IISS.

Par ailleurs, les principaux points de conflit actuels mentionnés par le rapport de l’IISS montrent l’enjeu des rapports militaires en Asie, notamment avec la succession de Kim Jung-Un à Pyongyang. Le rapport souligne également le cas iranien, sans cesse sous les phares de d’actualité, et son développement nucléaire. Le rapport montre l’inquiétude des pays du Golfe Persique et surtout d’Israël face à l’enrichissement d’uranium iranien, soupçonné de favoriser un développement de l’arme nucléaire. En effet, dans l’hypothèse où l’Iran parviendrait à obtenir l’arme nucléaire, les rapports géostratégiques et militaires au Moyen-Orient en seraient profondément modifiés, l’Iran se trouvant au centre d’autres puissances nucléaires comme Israël, ou encore le Pakistan sous influence américaine.

Ania K. Ould-Lamara