L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait opter pour un maintien des niveaux actuels de production lors de sa réunion mercredi à Vienne, mais elle fera pression sur ses membres pour qu’ils appliquent sérieusement les baisses décidées l’automne dernier, s’accordent à dire les analystes.
«Le système de quotas actuel ne devrait pas être modifié», a déclaré cette semaine le ministre angolais du Pétrole José Maria Botelho de Vasconcelos, actuel président de l’Opep.
C’est aussi l’avis des analystes qui estiment que l’Organisation, ne devrait pas toucher à son objectif de production, fixé à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier. «Toute autre décision qu’un maintien des quotas serait une surprise», estiment les analystes du cabinet viennois JBC Energy. Avec des prix du pétrole à 70 dollars le baril, «il n’y a pas de pression ni dans un sens ni dans l’autre», explique Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale. «Les producteurs gagnent bien leur vie» et les consommateurs peuvent supporter un pétrole à ce prix, précise-t-il. Les cours du brut ont plus que doublé depuis le mois de décembre, où ils s’étaient écroulés à 32,40 dollars, et ils évoluent depuis un mois autour de 70 dollars.
Autrement dit, ils se situent à une encablure des 75 dollars le baril, le prix que l’Opep juge nécessaire pour continuer à investir. Cependant, d’autres analystes évoquent une possibilité de baisser la production étant donné la hausse du niveau des stocks et la faiblesse de la demande.
«Une baisse de production doit être envisagée» car «l’équilibre offre-demande est très faible», estime ainsi David Hirsch, directeur du cabinet d’analyse PFC. Mais une telle décision pourrait peser sur l’économie mondiale qui commence à afficher des signes de reprise. «Au moment où le monde lutte pour sortir de la récession, une hausse des prix de l’énergie serait malvenue, et l’Arabie saoudite en est consciente», explique ainsi John Hall, analyste indépendant à Londres. Par ailleurs, l’organisation devrait plutôt insister sur le respect des baisses de production adoptées l’automne dernier, totalisant 4,2 mbj. Car, voyant les prix monter, les producteurs se sont montrés moins disciplinés et ont pompé plus de brut : en juillet, la production de l’Opep 11 (les membres soumis aux systèmes de quotas, excluant l’Irak), dépassait de 1,28 mbj l’objectif officiel, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).