Mali : les islamistes armés s’emparent du Nord

Redaction

Depuis mercredi 11 juillet, les islamistes armés se sont emparés de la totalité du nord du Mali où ils peuvent imposer leur loi sans rencontrer de résistance. La prise de pouvoir s’est faite après évincement des rebelles touaregs du dernier bastion d’Ansogo, localité proche de Gao.

L’AFP a recueilli le témoignage d’un élu de cette localité qui confirme les évènements : « Actuellement toute notre zone est désormais entre les mains des islamistes », a-t-il ajouté.

Les rebelles Touareg sont en fuite

A Ansogo, les islamistes ont renforcé leurs positions en s’installant à la préfecture, dans le bâtiment des travaux publics ainsi qu’au Centre d’animation pédagogique (CAP), selon un médecin.

Une source sécuritaire régionale raconte que les rebelles Touaregs, chassés d’Ansogo, auraient trouvé refuge près de la localité de Tassiga.

Avec la nouvelle défaite d’Ansogo, ces derniers ne contrôlent plus une seule ville du Nord. Ils se déplacent encore par petits groupes afin de survivre dans cette région contrôlée par les islamistes.

Les trois grandes villes et régions du Nord qui représentent plus de la moitié du Mali – Tombouctou, Gao et Kidal – sont occupées depuis plus de trois mois par les islamistes du Mujao et d’un autre groupe armé, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Quelles sont leurs revendications ?

Contrairement aux rebelles Touaregs laïcs, les islamistes ne recherchent pas l’indépendance du Nord, mais veulent imposer la charia (loi islamique) dans tout le pays. Ils ont déjà commencé à le faire dans certaines villes occupées, où ils fouettent les buveurs d’alcool, les fumeurs et les couples illégitimes.

Le gouvernement de transition, mis en place à Bamako depuis le 22 mars, est totalement impuissant face à ces exactions.

Les pays de la Cédéao préparent depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel au Mali d’une force militaire dont l’effectif serait de plus de 3 300 hommes. Ils attendent toujours un mandat de l’ONU et une demande officielle d’intervention de Bamako.

Myriama Mokdahi

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