Maroc : Le tourisme en hausse

Redaction

L’augmentation du nombre de visiteurs, d’une part, et l’injection de liquidités dans les infrastructures liées au voyage et à l’hébergement touristique, d’autre part, mènent cette année l’industrie du tourisme vers le succès.

On attend plus de 9 millions de touristes en 2010, soit 6% de plus qu’en 2009, bien que ce chiffre soit en deçà des 10 millions visés avant la crise financière mondiale, a déclaré aux journalistes Yassir Zenagui, le ministre du Tourisme, dans la ville de Tétouan dans le nord du pays, le 2 septembre dernier.

Selon le ministère du Tourisme, entre janvier et juillet, environ 5.6 millions de visiteurs sont entrés au Maroc. La plupart d’entre eux étaient britanniques, suivis des Italiens et des Espagnols. Quelque 1.07 million d’étrangers sont entrés dans le pays seulement en juillet, et ce, malgré les craintes de voir le nombre de touristes baisser à cause du mois sacré du Ramadan qui tombait cette année pendant la saison estivale.

Grâce à sa croissance, qui s’est maintenue à 15% depuis le début de la décennie, la part du secteur du tourisme dans le produit intérieur brut (PIB) s’est élevée durant ces dernières années à environ 9% en moyenne, selon M. Zenagui.

En termes de croissance d’une année à l’autre, M. Zenagui a déclaré que, cette année, il était possible que les résultats du Maroc dépassent ceux des destinations touristiques les plus importantes du monde comme la Turquie, qui s’attend, selon lui, à une augmentation de seulement 2% du nombre de ses visiteurs.

En effet, ce sont les marchés émergents qui sont les moteurs de la plupart des activités du secteur, selon les chiffres du Conseil mondial du tourisme et des voyages (WTTC en anglais), publiés en août dernier. Ainsi, la croissance du nombre de visiteurs pour plus de 24 heures a atteint 12.3% à la fin juin en Afrique, 13% au Moyen-Orient, 12.3% pour la zone de l’Asie et du Pacifique, 5.9% dans les Amériques et seulement 1.4% en Europe.

Le rapport de 2010 du WTTC sur le Maroc, publié en juillet dernier, prévoit le même scénario pour le pays maghrébin. En effet, on s’attend à ce que la part du secteur du tourisme et du voyage passe de 14.1%, ou 111 milliards de dirhams (10.02 milliards d’euros), en 2010 à 16.7%, ou 247 milliards de dirhams (22.3 milliards d’euros), en 2020. La croissance du PIB réel pour le tourisme et le voyage devrait être de 0.3% en 2010 et de 5.8% en moyenne par année d’ici 2020.

Selon l’organisation des voyages, la part du secteur en termes d’emplois passera de 12.2% des emplois du pays, soit environ 1.3 million d’emplois, ou 1 emploi sur 8.2, en 2010 à 14.5% des emplois, soit 1.9 million d’emplois, ou 1 emploi sur 6.9, d’ici 2020.

La Caisse de dépôt et de gestion, le fonds d’investissement public le plus important du pays, prévoit d’investir 1 milliard d’euros dans les projets touristiques au cours des cinq prochaines années. Cet investissement devrait former une grande partie de « Vision 2020 », un programme qui a pour but d’attirer le capital étranger vers l’industrie du tourisme qui adhère à la stratégie « Vision 2010 ».

Dans le cadre de « Vision 2010 », que l’on appelle également le Plan Azur, on prévoyait l’ouverture de six nouveaux complexes avant la fin de l’année, mais seulement deux ont ouvert leurs portes: le Mediterrania Saidia, qui a été la première destination de Plan Azur à ouvrir en juin 2009 et le Magazan Beach Resort, un projet de 300 millions d’euros, qui a été inauguré en octobre 2009. Le promoteur Le Jardin de Fleur devrait ouvrir le premier de ses 11 complexes touristiques au début 2011.

Les promoteurs immobiliers ont déclaré à la presse régionale que l’engagement de l’Etat en matière de financement a ranimé l’espoir de voir les projets immobiliers suspendus ou ajournés remis en route. Ainsi, les sociétés basées aux Emirats arabes unis, Emaar Properties, qui construit un quartier résidentiel comprenant des unités touristiques et commerciales près de l’Aéroport international de Tanger, et l’Abu Dhabi Fund for Development, qui a 17% des parts de la société qui possède un village touristique de quatre étoiles à Marrakech, espèrent que l’injection de liquidités permettra le lancement d’autres projets.

Étant donné que les plans pour la construction de complexes à grande échelle sont en cours de finalisation, que les investissements reprennent et que les étrangers cherchent à passer leurs vacances à l’extérieur de l’Europe, l’industrie du tourisme marocaine est bien partie pour se rapprocher des objectifs ambitieux qu’elle s’était fixés.

Oxford Business Group

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