Mobilisation sur les réseaux sociaux pour la paix entre Israéliens et Palestiniens

Redaction

Les internautes de tous les pays se mobilisent pour la paix au Proche-Orient. Plusieurs initiatives de promotion du dialogue israélo-palestinien ont fleuri ces derniers jours sur la toile. Parmi ces appels à la paix, The Hummus Initiative [L’initiative humus], The Palestinian-Israeli Bridge [Le Pont Palestine-Israël] et Jews and Arabs refuse to be enemies [Juifs et Arabes refusent d’être ennemis] ont attiré notre attention.

Dans les trois cas, le principe est simple : les internautes sont invités à prendre une photo d’eux et à la partager sur les réseaux sociaux (Facebok, Twitter et Tumblr principalement). Des photos contre les bombes, cela peut paraître dérisoire. Mais, face à la haine qui grossit sur les réseaux sociaux depuis le début de l’opération Bordure Protectrice, ces initiatives sont autant de marques d’espoir.

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Le houmous, tradition culinaire qui rassemble Palestiniens et Israéliens

The Hummus Initiative a été lancée le 18 juillet dernier par 4 étudiants français. Leur idée est de « souligner les points communs qui existent entre Israéliens et Palestiniens, au lieu de se focaliser sur ce qui les sépare », expliquent-ils sur la page Facebook de leur initiative. Les internautes sont donc invités à poster un « hummuselfie », une photo d’eux-mêmes en train de manger du houmous, et à le partager sur les réseaux sociaux accompagné du manifeste suivant : « À l’heure où le conflit israélo-palestinien s’intensifie, nous déplorons l’escalade de la violence que nous constatons tant sur les réseaux sociaux que dans les rues. Notre mouvement s’attache à souligner les points communs qui existent entre Israéliens et Palestiniens, au lieu de se focaliser sur ce qui les sépare. Le houmous est l’un de ces points communs: au Moyen-Orient, quelles que soient la religion ou la nation, tout le monde aime le houmous. C’est pourquoi nous en avons fait notre symbole. À travers nos photos, nous voulons faire contrepoids aux innombrables messages de haine qui envahissent l’espace social. Nous voulons créer un espace de mutuelle compréhension propice à la naissance d’un dialogue apaisé, au lieu de laisser cet espace se consumer dans la confrontation stérile ». Afin que le mouvement grossisse au plus vite, chaque internaute qui rejoint le mouvement doit inviter 3 de ses amis à faire de même.

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Le but n’est évidemment pas de faire la promotion du houmous. Le produit est utilisé de façon symbolique, en tant que tradition culinaire qui rassemble Palestiniens et Israéliens. D’ailleurs, les créateurs du mouvement rappellent dans leur message que l’utilisation du houmous a une valeur essentiellement symbolique. « Si vous n’avez pas de houmous et que, pour une raison mystérieuse, vous ne souhaitez pas courir en acheter un pot, pas de problème! Vous pouvez bluffer avec n’importe quoi qui ressemblerait vaguement à du houmous: yaourt, Nutella, moutarde… n’importe quoi – c’est symbolique! », écrivent-ils.

Un pont pour la paix

Créé le 17 juillet par « deux amis de mondes opposés », The Palestine-Israeli Bridge [Le Pont Palestine-Israël] est une autre initiative photographique née en réaction au conflit actuel. Ariel est Juif, il habite à Tel Aviv. Saadia est musulmane, elle vit à Londres. Interpellés par la violence du conflit, ils ont voulu transmettre au monde un message d’espoir et ainsi, espèrent-ils, commencer à construire la paix.

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Leurs instructions sont les suivantes : « Attrape un stylo, écris « Juifs/Musulmans/Palestiniens/Israéliens je vous aime », prends-toi en photo avec ta pancarte et partage ton selfie sur notre page Facebook ».

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Arabes et Juifs contre la haine

Autre initiative qui fait le buzz ces derniers jours, l’utilisation du hashtag « Jews and Arabs refuse to be enemies » [Juifs et Arabes refusent d’être ennemis]. La page Facebook a vu le jour le 10 juillet dernier, et se définit comme le lieu d’expression pour les Arabes et les Juifs qui veulent contrer la haine. Sur cette page, qui compte plus de 2 100 « likes », les internautes postent des photos d’eux, Juifs et Arabes, et racontent en quelques mots leur histoire d’amour ou d’amitié arabo-juive.

Une jeune femme a par exemple posté ce message : « Nous sommes français, ma mère est juive, et ma meilleure amie est algérienne ».

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Une autre photo, particulièrement touchante, a été publiée par une famille israélo-palestinienne.

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Les créateurs de cette initiative pour l’amitié arabo-juive déplorent que, alors que « la paix, la prospérité et la sécurité de citoyens innocents sont menacées par le conflit arabo-israélien […] des extrémistes des deux camps perpétuent sans relâche l’idée que les populations juive et arabe d’Israël et de Palestine sont ennemies. » Ils souhaitent donc montrer que cette dernière idée est fausse. « Il est temps de prendre une position claire sur les stéréotypes, généralisations et incitations à la violence ! Bien que nous puissions ne pas être d’accord sur les solutions politiques à donner au conflit israélo-palestinien, nous devons démontrer que nous refusons d’être des ennemis. Nous soutenons les populations arabe et juive qui sont descendues dans les rues d’Israël et de Palestine pour montrer qu’elles refusent de succomber aux sentiments haineux d’une minorité », écrivent-ils. Sans aucune naïveté (« nous ne croyons pas que, si nous étions tous amis, les problèmes fondamentaux disparaitraient du jour au lendemain, et nous ne sommes pas d’accord sur tout »), Jews and Arabs refuse to be enemies cherche simplement à démontrer que populations juive et arabe peuvent, malgré leurs désaccords, dire non à la haine et vivre en paix. « Si tu refuses aussi d’être l’ennemi de quelqu’un que tu n’as jamais rencontré juste à cause de sa religion, rejoins-nous ! », concluent les organisateurs.