Affaire Prism : L’Algérie parmi les pays les moins surveillés au monde par les Etats-Unis

Redaction

Updated on:

Scandale mondial en vue. Les très réputés quotidiens anglo-saxons The Guardian et The Washington Post ont pris les Etats-Unis en flagrant délit d’espionnage massif et en temps réel des communications, qui transitent via Facebook, Google et Yahoo notamment. Si l’Iran et le Pakistan se trouvent dans l’œil de « Prism », un programme américain de cyber-surveillance hypersophistiqué, dont l’existence a été révélée vendredi 7 mai par The Guardian, l’Algérie compte, elle, parmi les pays les moins surveillés par les Etats-Unis.

Imaginez une surveillance absolue de votre usage d’Internet, jusqu’à votre intimité : vos téléchargements audio et vidéo, vos photos, vos e-mails, vos mots de passe. Depuis 2007 et la mise en place du programme Prism, qui vise à intercepter les communications d’internautes étrangers à travers le monde entier, la National Security Agency (NSA), l’agence américaine pour la sécurité nationale, procède à un espionnage sans frontière et sans tabou. Une révélation saisissante publiée vendredi conjointement par The Washington post et The Guardian, qui sont entrés en possession d’un document classé top secret émanant de la NSA. Né des restes de l’administration Bush, ce programme spécialisé lie l’agence de renseignement américaine à neuf géants du secteur informatique installés dans la Sillicon Valley. Parmi eux, Facebook, Google, YouTube et Appel. Ainsi, en mars 2013, la NSA détenait plus de 97 milliards de données collectées à travers le monde entier.

Pour exploiter en temps réel la quantité impressionnante d’informations collectées, la NSA a développé un outil de travail tout aussi secret, le logiciel Boundless Informant. Vendredi, The Guardian a publié une capture d’écran montrant les possibilités de ce système. Très performant, le logiciel Boundless Informant parvient à géo-localiser par pays la provenance du volume d’informations, collectées des téléphones et ordinateurs. S’appuyant sur un code couleur, la carte présente un niveau de surveillance par pays : ceux colorés en vert comptent parmi les moins exposés à la surveillance américaine tandis que les pays en rouge sont ceux les plus étroitement surveillés par la NSA.

L’Iran et le Pakistan dans le viseur

Ainsi, l’Algérie, apparaissant en vert clair sur la carte, fait partie des zones les moins concernées par le dispositif de cyber-surveillance américain. Sans surprise, l’Iran est le pays où les Etats-Unis collectent la plus grande quantité de renseignements au monde avec quelques 14 milliards d’informations recueillies en mars 2013, suivi du Pakistan avec 13,5 milliards de données collectées. Allié des Etats-Unis dans la lutte anti-terroriste, la Jordanie se classe troisième pays le plus surveillé par la NSA avec 12,7 milliards de données rassemblées.

Obama plus intrusif que Bush

Les révélations sur le dispositif de surveillance américain s’enchaînent en cascade depuis la fin de la semaine. Les internautes étrangers ne sont effectivement pas les seules victimes des services de renseignements américains. Le gouvernement de Barack Obama traque également les communications de millions d’habitants des Etats-Unis, abonnés à la compagnie Verizon, l’un des premiers opérateurs téléphoniques du pays, depuis le 25 avril, a-t-on appris du Guardian, qui tient ce scoop  d’un ex-employé de la NSA, Edward Snowden, réfugié à Hong Kong. Au nom de la lutte antiterroriste et en vertu de la fameuse section 215 du Patriot Act, ce programme de surveillance court vraisemblablement depuis 2006, selon un expert cité par le Washington Post.

Ulcérés par de telles méthodes, les défenseurs des libertés estiment que l’administration Obama est allée plus loin que l’équipe de George Bush, qui avait eu recours à la section 215 du Patriot Act pour contrôler les lectures dans les bibliothèques des résidents des Etats-Unis.

Quitter la version mobile