Un jeune vendeur de fruits et légumes s’est donné la mort à Ryad, la capitale saoudienne, en s’immolant par le feu mercredi. Un pareil incident est suffisamment rare en Arabie Saoudite pour être signalé.
Un drame qui rappelle celui du jeune vendeur ambulant tunisien, Mohamed Bouazizi, décédé en décembre 2010. Après avoir tenté mercredi de mettre fin à ses jours en s’aspergeant avec de l’essence et en brûlant son corps, Mohamed Jabri al-Harissi est mort le lendemain des suites de ses blessures à la cité médicale du Roi Saoud à Ryad, où il avait été transféré.
Comme Mohamed Bouazizi, ce jeune saoudien a commis l’irréparable sous la pression d’un contrôle des forces de police, ont indiqué lundi des militants pour les droits de l’Homme, sous couvert d’anonymat. La police saoudienne aurait effectivement confisqué toute la marchandise de Mohamed Jabri al-Harissi, qui vendait à la sauvette, à même le sol, ses produits dans un marché populaire au sud de la capitale saoudienne, précise ces militants. Ce que n’évoque pas le rapport officiel de la police. «Le défunt s’est immolé par le feu après qu’il n’ait pas pu présenter ses papiers d’identité lors d’un contrôle policier», indique laconiquement ce rapport. De peur de froisser les autorités wahhabites, qui proscrivent formellement un tel acte, la famille du défunt a refusé de recevoir le corps de Mohamed, révèle BBC-Afrique.
En signe de compensation envers le disparu et de protestation contre les agents de police, une centaine de personnes s’est rassemblée devant le bureau de police de Ryad, a encore rapporté BBC-Afrique.