Alors que la vague de protestations semble se poursuivre, le Koweït traverse une crise politique qui soulève des questions quant à sa stabilité.
Le 21 octobre le Koweït connaissait sa plus importante manifestation. Des militants de l’opposition parlent de 200 000 manifestants, un chiffre ramené à 30 000 selon des sources indépendantes. La police a fait usage de gaz lacrymogène, de bombes assourdissantes et de balles en caoutchouc pour disperser la foule. 100 manifestants et onze policiers ont été blessés. L’opposition avait appelé à manifester dimanche soir contre la décision de l’émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, de modifier la loi électorale avant les élections législatives anticipées du 1er décembre, redoutant une manipulation du scrutin.
Bien que le Koweït ait longtemps été un exemple d’évolution démocratique dans le Golfe, le printemps arabe a réveillé ses citoyens et leur esprit contestataire. Depuis plusieurs mois le pays connaît une certaine instabilité politique et de nombreuses manifestations ont eu lieu pour critiquer des décisions du gouvernement. Beaucoup réclament une réduction de l’emprise des Al-Sabah, dynastie au pouvoir depuis 250 ans, sur l’Etat. Ils réclament également une lutte plus sévère contre la corruption. L’opposition actuelle, constituée principalement d’islamistes mais également de nationalistes et de libéraux, est le chef de file de cette vague contestataire mais ne semble pas offrir une vision alternative crédible aux citoyens koweitiens.
Ni la famille dirigeante ni l’opposition ne semblent vouloir faire de compromis, ce qui laisse peu de perspectives à une sortie de crise négociée. Des incertitudes persistent donc quant à l’évolution de la situation, qui pourrait devenir similaire à celle Bahreïn, qui connaît depuis 2011 des manifestations sporadiques mais persistantes.
LS