La Tunisienne violée par des policiers : « Je pensais être la victime, pas l’accusée »

Redaction

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La femme tunisienne violée par des policiers, s’est rendue aujourd’hui à son audience avec le juge d’instruction pour répondre aux accusations de « situation immorale ». Elle avait été convoquée elle et son fiancé devant la justice après avoir subi une agression sexuelle. Le sort de la victime sera fixé dans quelques heures, voire quelques jours.

200 personnes se sont rassemblées devant le tribunal pour soutenir la victime / DR

Après avoir été agressée sexuellement pas deux représentants des forces de l’ordre, la victime avait porté plainte et les trois officiers ont été arrêtés. Mais les témoignages de ces derniers ont conduit le procureur de la République à ouvrir des poursuites pour «atteinte aux bonnes mœurs» contre la jeune femme et son fiancé.

Dans un entretien accordé à RFI, la victime revient sur cet épisode douloureux : « Ils m’ont emmenée dans leur voiture. Dès que la voiture est partie, l’un d’eux m’a attrapée et a commencé à me violer. L’autre conduisait et regardait comme si de rien n’était. Ça a duré une heure et quart. Puis ils se sont arrêtés pour changer de place et là, pareil: l’autre m’a violée aussi.»

Violée, et son ami racketté

Le fiancé de son côté explique que «Ça ne devait pas être la première fois qu’ils (les policiers) sévissaient», précisant qu’ils semblaient «bien organisés». Pendant que les deux policiers agressaient sa fiancée, il a été conduit par le troisième vers un distributeur automatique pour retirer de quoi payer un pot-de-vin. Ce dernier agent a été mis en examen pour «corruption».

La victime est sous le choc du viol et des accusations auxquelles elle doit répondre aujourd’hui. « Je n’aurais jamais cru que j’allais être appelée au tribunal en tant qu’accusée. Je pensais être la victime, pas l’accusée. Je ne vais pas renoncer après avoir été humiliée de cette façon », raconte la victime.

L’avocate de la victime  Me Bouchra Belhaj Hmida a déclaré à la RTBF que le gouvernement dominé par les islamistes d’Ennahada « a une responsabilité politique et morale » dans cette affaire.