23 000. Il s’agit du nombre d’esclaves en Europe. Même le vieux continent applique ce traitement aboli depuis plusieurs siècles. Esclavagisme sexuel, au travail, domestique, toutes les formes sont encore observées dans plusieurs pays européens. Une situation alarmante d’après la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Cecilia Malmström, à laquelle il faut immédiatement remédier.
Les cas d’esclavagisme ne sont pas nouveaux en Europe, mais on ne pouvait pas imaginer que leur nombre était si important. Ce sont plus de 23.600 personnes, dont 68% de femmes et 15% d’enfants, qui ont été victimes ou sont supposées avoir été victimes de trafic d’êtres humains en Europe entre 2008 et 2010, a expliqué Cecilia Malmström.
« Ils [les décideurs européens] ont fini par comprendre que des hommes, des femmes et des enfants sont bel et bien vendus comme des marchandises en Europe et par-delà ses frontières, et qu’une coopération internationale renforcée constitue l’unique moyen de lutter efficacement contre les groupes criminels organisés qui contrôlent ce commerce ignoble », écrit la commissaire européenne dans une tribune sur le site Huffington Post.
Des chiffes sous-estimés
Malheureusement il ne s’agit que d’une estimation, et les esclaves vivant sur le territoire européen, pourraient bien être plus nombreux qu’on ne le croit. « À l’échelle de l’UE, le nombre de victimes avérées ou présumées de la traite des êtres humains a augmenté entre 2009 et 2010, passant de 7 800 à 9 500. Qui plus est, ce chiffre serait largement sous-estimé », précise encore Cecilia Malmström. En effet, tous les âges et les sexes sont touchés, mais les victimes les plus fréquentes sont les femmes, souvent enrôlées dans des réseaux de prostitution. « 61 % sont des ressortissants de pays de l’UE, le plus souvent de la Roumanie et de la Bulgarie, le Nigeria et la Chine étant les pays d’origine hors Union les plus courants. 62 % des victimes sont vendues à des fins d’exploitation sexuelle, 25 % à des fins de travail forcé et 14 % pour d’autres formes d’exploitation, telles que la mendicité forcée ou le prélèvement d’organes », explique Mme Malmström, qui cite le rapport de la Commission Européenne.
Une législation européenne pour mettre fin à ce fléau
L’Europe a donc mis en place un arsenal juridique et légal condamnant vivement ce genre de pratiques. La commissaire européenne a menacé de sanction les pays qui refuseraient de l’appliquer dans leur législation. Pour l’heure ils sont seulement six Etats sur vingt-sept de l’Union Européenne à avoir adopté cette législation dans leur droit national. Il s’agit de la Finlande, Hongrie, Lettonie, Pologne, République tchèque et de la Suède. Il reste encore un énorme travail à faire dans la lutte contre l’esclavagisme.