Palestine: Mémé Goergette aime les olives

Redaction

– Tu fais quoi Mémé pendant les vacances ?
– Bouclier humain.
C’est pas une blague. Mémé Georgette, qui vit dans l’Isère, à Rivoiranche plus précisément, va partir en Palestine, dans un village dont j’ai oublié le nom, pour la récolte des olives.

Quel rapport avec le bouclier, me direz-vous ?
Eh bien voilà : entre les paysans palestiniens et leurs champs d’oliviers, Israël a dressé un mur. Le fameux mur de la honte. Bien sûr il y a quelques petites portes qui permettent de le franchir, mais elles sont gardées par des militaires. Or ces militaires se font chier grave, dans ce trou perdu. Alors, la tentation est grande, histoire de rigoler, d’abîmer un peu ceux d’en face quand ils viennent du mauvais côté. D’autant qu’ils sont arrogants, ces bouseux !
Des « nan din Bébek » et des « kiss ommak », ils leur en envoient plein la tronche, aux pauvres bidasses ! des fois même, les gamins leur lancent des cailloux !
Résultat : les olives pourrissent sur les arbres pendant que les paysans soignent leurs blessés.
« Ca ne peut plus durer : » a décrété mémé Georgette qui adore les olives et déteste la brutalité.
Et, avec son club du troisième âge, ils ont décidé de se rendre sur place pour mettre de l’ordre dans tout ce bordel. Rien que des vieux ou presque, bardés d’appareils photo, de caméras, de téléphones portables. Du coup, les militaires se tiennent à carreau. Pas envie de passer pour des barbares aux yeux du monde entier, merde ! Et les paysans ferment leur gueule. Pas envie de passer pour des pignoufs aux yeux du monde entier, remerde !
Sous le regard bienveillant des papis et des mamies, ils cueillent leurs olives puis rentrent tranquillement chez eux, fabriquer de l’huile et des saumures dans la joie et la bonne humeur. Elle est pas belle la vie ?
Moi, ma mémé, je l’aime.
Quand je serai grande, je veux être vieille ; Et quand je serai vieille, je veux être elle.
Mais p’t’être que d’ici là, il n’y aura plus ni mur ni militaires, et que les olives made in Palestine se vendront dans les supermarchés… On peut rêver, non ?
Gudule

Source: Siné Hebdo