Traite négrière : François Hollande évoque « l’impossible réparation »

Redaction

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Longtemps attendu, un premier geste de François Hollande pour la reconnaissance des souffrances des victimes de la traite négrière est arrivé ce vendredi 10 mai 2013 avec son discours prononcé à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. 

La mandat de François Hollande sera celui de la reconnaissance de l’histoire, et des souffrances des peuples opprimés. Après la reconnaissance du rôle de la France dans les « souffrances infligées » au peuple algérien lors de la période coloniale, le Président français a fait un nouveau geste, pour la reconnaissance des victimes de la traite négrière. S’il rejette l’éventualité d’une réparation financière en s’appuyant sur une citation d’Aimé Césaire (écrivain martiniquais père du concept de « négritude ») qui parlait d’ « impossible réparation », le président a plutôt mis en garde contre les dangers qui ont mené à l’esclavage et qui existent toujours dans la société française : le racisme et la xénophobie.  Cette réponse fait écho à l’intention du Conseil représentatif des associations noires de porter plainte contre la Caisse des Dépôts et Consignation pour avoir tiré des profits financiers de la traite négrière.

Dans son discours au jardin du Luxembourg, Hollande a appelé « à la paix des mémoires réconciliées » en appelant  à la « vigilance » et à la « transmission » de la mémoire.

Le président a également rappelé le rôle des soldats africains lors des conflits impliquant la France et a en quelque sorte présenté l’intervention française au Mali comme un devoir moral de la France vis-à-vis du continent noir. Certains commentateurs n’ont d’ailleurs pas hésité à relever l’ajout de références au colonialisme ou à la guerre actuelle au Mali à ce discours sur l’esclavage, qui aurait dû, selon eux, se focaliser  sur un seul thème : la traite négrière.

En Algérie, où l’on déclare souvent qu’un pays sort grandi d’une reconnaissance de ses responsabilités, et non pas « auto-flagellé » pour reprendre une expression en vogue dans une certaine catégorie de la classe politique française, ce discours sera sûrement bien accueilli. En effet, les notions de hiérarchie des races qui ont mené à la déportation de millions de victimes de la traite négrière sont les racines même de la colonisation dont a souffert l’Algérie. Ainsi le rapprochement entre ces deux « épisodes » de l’histoire n’est sûrement pas fortuit.

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