Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur français a posé la question interdite : le système de regroupement familial en France doit-il être revu ? Ce serait une option envisageable pour contrôler l’immigration en France, et répondre à la pression démographique africaine.
Il semblerait que ce soit le thème à éviter en France. Pourtant Manuel Valls s’y est risqué lors du séminaire gouvernemental de la rentrée. Le ministre de l’Intérieur aurait relancé le débat concernant la maîtrise de l’immigration, et dans cette optique, une éventuelle révision du système de regroupement familial. La politique migratoire française est toujours un sujet délicat, tant ce pays est au coeur des flux migratoires. Son système de regroupement familial, inscrit dans la loi française depuis 1974 a largement participé aux nombreuses vagues d’immigration depuis les années 70 à aujourd’hui. En 2012, selon les statistiques officielles françaises, sur 191.452 nouveaux titres de séjour accordés, 86.572 ont été attribués au titre du regroupement familial. Même entre 2005 et 2010, la plupart des migrations vers la France étaient pour des raisons familiales
L’intention de Manuel Valls est d’ores et déjà décriée et il a tenté ce mardi matin, alors qu’il était interviewé par la chaîne BFM TV, de modérer sa déclaration. Visiblement gêné, il a insisté sur le fait que justement ses propose avaient été déformés et de justifier : «rebâtir un partenariat avec l’Afrique sur la question migratoire. (…) L’ensemble de nos politiques migratoires devront être questionnées. Parmi elles, la question du regroupement familial pourra être posée, ça n’est pas nouveau.» Pas nouveau certes, mais visé, car ce dernier a évoqué cette proposition après avoir expliqué qu »il fallait penser à la pression démographique vécue par le continent africain, principal point de départ des migrants. En effet, d’ici 2015, il devrait compter 2 milliards d’habitants, c’est pourquoi selon Manuel Valls, ce bouleversement démographique devrait les «obliger d’ici à 10 ans à repenser notre politique africaine». Pour l’heure, il ne s’agit que d’une réflexion, mais si le regroupement familial venait à être repensé, les Algériens seraient les premiers concernés, ils représentent encore aujourd’hui l’une des principales populations qui optent pour la France, comme terre d’immigration.