Et si l’éviction de Morsi était planifiée d’avance par l’armée égyptienne ?

Redaction

Et si l’armée égyptienne avait tout préparé avant de destituer Mohamed Morsi ? Cette hypothèse, maintes fois abordées, semble de plus en plus plausible.

Selon le journal français Le Monde, « des sources concordantes provenant des Frères Musulmans, de l’armée et des renseignements, ont affirmé à l’agence de presse AP que la destitution du président égyptien avait été décidée par les militaires dès le 23 juin, une semaine avant la manifestation du 30 juin, qui a poussé des dizaines de millions d’Égyptiens dans la rue ».

D’après un porte-parole des Frères, cité par Le Monde, « le général Al-Sissi n’était prêt à accepter aucune des concessions que le président était disposé à faire ». Le message était : « Ou vous partez ou on vous met en prison. » Des ambassadeurs occidentaux, dont l’Américaine Anne Patterson, auraient prévenu les Frères. Ayant appris que M. Morsi cherchait des soutiens dans l’armée, le général Al-Sissi aurait envoyé des troupes d’élites pour s’assurer de la fidélité des commandants contactés par le président. Puis, le journal français rapporte les révélations du quotidien égyptien El Watan qui donne un extrait de la dernière conversation entre Morsi et le Général Al-Sissi.

« Mais c’est un coup d’Etat militaire. Les Américains ne le permettront pas, répond M. Morsi.

– C’est la volonté du peuple, pas celle de l’Amérique qui nous importe, et puisque tu parles comme ça, je vais être franc avec toi : nous avons des dossiers détaillés qui t’accusent de comploter contre la sécurité du pays et la justice, et vous serez jugés pour ça.

– Et si je refuse ?

– C’est déjà fait, ça ne dépend plus de toi. Pars avec dignité !

– C’est moi qui t’ai nommé, je peux te révoquer.

– J’ai été nommé par la volonté de l’armée, tu le sais très bien. Tu ne peux pas me révoquer, tu n’as plus aucune légitimité. »

Tous ces éléments font dire à la correspondante du journal français que le coup a été préparé au préalable. Une autre preuve ? Les pénuries de gaz et d’essence ont « mystérieusement disparu » depuis la chute de Morsi.

E. W.