Le Nord-Mali, toujours entre les mains des islamistes, se radicalise de plus en plus. Les femmes maliennes subissent une véritable chasse aux sorcières et d’autant plus si elles ne portent pas le voile.
Les libertés dans le Nord-Mali sont de plus en plus entravées, surtout pour les femmes. A Tombouctou, leurs tenues vestimentaires et leurs comportements sont épiés par les islamistes qui exigent désormais qu’elles soient voilées, ou qu’elles circulent à des heures imposées.
Une police des mœurs a été mise en place et organise des opérations auprès des religieux pour les informer des nouvelles règles et les faire respecter : les filles «doivent s’habiller décemment ».
La circulation des femmes est également contrôlée, « Toute fille ou femme rencontrée dans la rue à partir de 23 heures est arrêtée, chicotée (battue à coups de bâton), incarcérée et contrainte à payer une contravention », aurait précisé le mouvement d’Ansar Dine.
Châtiments divers
Les instructions sont précises, seul un voile foncé est toléré, et ils interdisent aussi les vêtements près du corps, sous peine d’amende, voire d’emprisonnement. Une prison pour femmes, a d’ailleurs été spécialement créé par les islamistes. Les imams quant à eux sont chargés de faire passer l’information, ils ont tous été avertis du montant des différentes amendes encourues dans le cas d’un non-respect de la charia.
Ces règles sont rigoureusement appliquées, « Les islamistes ont empêché une femme enceinte d’accoucher à l’intérieur de l’hôpital car son voile ne lui couvrait pas la tête », explique un habitant de Tombouctou à France 24.
Les ONG en alerte
Amnesty International dénonce vivement les violences que les femmes subissent continuellement dans son rapport « Mali : Les civils paient un lourd tribut au conflit ». Elle interpelle sur les privations de liberté ainsi que les agressions que les femmes maliennes subissent. Elles « continuent d’être victimes de violences sexuelles. Une jeune fille âgée de quatorze ans a été violée à Tombouctou par un membre de la « police » mise en place par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) », explique l’ONG.
AB