Des participants au sommet islamique de La Mecque ont fait état mercredi d’un rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui avaient étalé leurs divergences sur la Syrie avant la tenue de la réunion.
Selon ces sources, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’a pas évoqué la Syrie au cours de son discours de 55 minutes devant ses pairs réunis à huis clos mardi soir, se contentant de parler notamment de la question palestinienne.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite, à l’initiative duquel se tient le sommet, s’était également abstenu de mentionner le dossier syrien dans son discours d’ouverture, et avait proposé la création à Ryad d’un centre de dialogue interconfessionnel entre les musulmans, divisés entre sunnites et chiites.
« Il y a une atmosphère d’entente », a affirmé un diplomate qui a requis l’anonymat, soulignant que le souverain saoudien avait fait asseoir à ses côtés le président iranien avant la séance d’ouverture.
Le sommet doit adopter en principe une recommandation des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) portant sur la suspension de la Syrie de ce forum, une mesure symbolique accentuant l’isolement du régime de Damas. Mais le projet de déclaration finale ne réclame pas un départ du président Bachar el-Assad, se contentant de d’exhorter le régime de Damas de « faire cesser immédiatement tous les actes de violence ».
L’Iran avait clairement annoncé qu’il s’opposait à la suspension de la Syrie. Mais selon des participants, lors de la réunion préparatoire du sommet lundi, le délégué iranien « a exprimé des réserves » sur le projet de résolution, « sans entrer dans les détails ». « Il y a un changement clair dans la position iranienne à l’égard de la Syrie », a commenté le diplomate qui a requis l’anonymat.
Liban
Quant au Liban, voisin de la Syrie, il s’est contenté de « prendre ses distances à l’égard du projet de résolution, sans s’y opposer », a précisé un délégué.
Selon l’Agence nationale d’information (Liban, officiel), le Premier ministre Nagib Mikati, doit assurer, lors de son discours, que le Liban est resté fidèle à ses engagements internationaux, « malgré la politique de dissociation adoptée par le gouvernement par rapport à la crise syrienne, afin d’être en harmonie avec son histoire en tant que membre fondateur actif dans toutes les institutions internationales ».
« En adoptant cette politique, le gouvernement était pleinement conscient des dégâts que les autres positions auraient eu sur la stabilité et la sécurité du pays », doit souligner M. Mikati.
« Cette politique a reçu le soutien de la communauté internationale parce qu’elle contribue à empêcher l’élargissement de la zone » de crise, doit-il ajouter, tout en appelant les responsables réunis à la Mecque à être « compréhensifs afin que le Liban demeure un message de paix et d’amour ».
Comité
Pour leur part, l’Algérie, le Kazakhstan et le Pakistan ont demandé que le communiqué final fasse également assumer à l’Armée syrienne libre (ASL, formée de rebelles) « la responsabilité de la violence, tout comme il la fait porter au régime » de Damas.
Toujours selon un participant, le président égyptien Mohamed Morsi a proposé « la formation d’un comité regroupant l’Egypte, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Turquie » pour tenter de trouver un règlement sur la Syrie.
Une quarantaine de chefs d’Etat arabes, africains et asiatiques, membres de l’OCI qui en compte 57, participent à ce sommet, tenu en l’absence de la Syrie qui se tient à La Mecque.
source : http://www.lorientlejour.com