La région de la mer Noire relie l’Europe à l’Asie, et l’Eurasie à la masse terrestre du Moyen-Orient par la Turquie, sur sa rive sud, en bordure de la Syrie, de l’Irak et de l’Iran.
Sur sa rive occidentale se trouvent le nord des Balkans et, à son extrémité orientale, le Caucase, un pont terrestre vers la mer Caspienne et l’Asie centrale.
L’Ukraine, la Russie et la stratégique mer d’Azov sont sur ses rives nord.
Compte tenu de sa situation centrale, la mer Noire a été convoitée pendant des millénaires par les grandes puissances : les empires perse et romain, les Grecs et les Hittites, les Byzantins et les Huns, la Turquie ottomane et la Russie tsariste, même la France de Napoléon et l’Allemagne de Hitler dans leurs guerres pour l’unification de l’Europe à l’Asie et au Moyen-Orient.
La fameuse guerre de Troie a été menée pour le contrôle de (Troie/Dardania/Ilium) l’entrée de la mer de Marmara, qui relie la Méditerranée à la mer Noire. Le détroit reliant les deux est encore appelé le détroit des Dardanelles d’après l’ancienne Dardania.
Dans l’Antiquité, un troisième continent fut également impliqué : l’Afrique ; l’historien grec Hérodote a fait valoir que la ville de Colchide, sise sur la mer Noire (et maintenant en Géorgie), fut fondée par les Égyptiens et le récit de Virgile, sinon celui d’Homère, du siège de Troie, raconte que Memnon, le roi d’Abyssinie (actuelle Éthiopie), fut tué par Achille lors de la défense de la ville.
Une source d’information roumaine a récemment rappelé l’importance actuelle de la région :
« La mer Noire relie de manière stratégique l’espace européen à l’Asie centrale, le Caucase et le Moyen-Orient, zones de production et de transit des hydrocarbures. » [1]
Les allusions à l’importance de la mer Noire, non seulement pour l’énergie et son transit, mais à des fins militaires globales sont fréquentes dans les citations qui suivent.
Avant la fin du Pacte de Varsovie en 1989 et celle de l’Union soviétique deux ans plus tard, la mer Noire se trouvait hors de portée de l’Occident en général et du Pentagone et de l’OTAN en particulier. Jusqu’en 1991, seuls quatre États bordaient la mer : la Bulgarie, la Roumanie, la Turquie et l’Union soviétique.
La Turquie, élément clé des États membres de l’OTAN, était la seule tête de pont occidentale dans la région, la Bulgarie et la Roumanie, (la seconde de manière plus formelle que réelle), étant membres du bloc de l’Est et du Pacte de Varsovie.
Depuis 18 ans, la situation dans cette région, comme dans beaucoup d’autres, a été transformée et une nouvelle bataille pour son contrôle a vu le jour.
Deux nouveaux États, la Géorgie et l’Ukraine, se sont créés sur le littoral, l’Abkhazie s’y ajoutant en août dernier, et tous les anciens pays du Pacte de Varsovie qui n’appartenaient pas à l’ex-Union soviétique sont actuellement membres à part entière aussi bien de l’OTAN que de l’Union européenne – la Bulgarie, la République tchèque, l’ancienne République démocratique d’Allemagne, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie – les trois anciennes Républiques soviétiques de la mer Baltique (l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie) étant également membres des deux institutions.
Comme Premen Addy, un commentateur indien, l’écrivait l’été dernier :
« Le nœud de l’OTAN se resserre autour du cou de la Russie. Des bases militaires états-uniennes et leurs missiles sont déjà installées en Roumanie et en Bulgarie – deux États à partir desquels le Troisième Reich d’Adolf Hitler lança l’invasion nazie de l’URSS – dans une tentative d’étouffer la possible émergence d’un rival dans la région de la mer Noire… » [2]
Un an auparavant, dans une analyse intitulée « La Bulgarie, les bases états-uniennes et la géopolitique de la mer Noire », le site de renseignement en ligne The Power & Interest News Report résumait la situation en ce qui concerne l’un des États clés de la mer Noire, dans les termes suivants : « Géographiquement, la Bulgarie procure aux États-Unis (et à l’OTAN) une plus grande présence dans la région de la mer Noire, à travers laquelle il est prévu de construire des oléoducs et des gazoducs. »
De même, elle est proche de l’ex-Yougoslavie, une zone de tensions constantes, en particulier au cours de la dernière décennie. « Les nouvelles bases [du Pentagone] permettent aux États-Unis de conserver et d’augmenter leur contrôle du pays et au-delà celui du grand Moyen-Orient, puisque Washington dispose maintenant d’une présence militaire dans le sud (la Vème flotte US est basée à Bahreïn) et d’une présence dans le nord par le biais de la Bulgarie. » [3]
La Géorgie
Depuis 1991, mais surtout depuis la « Révolution des roses » de décembre 2003 [4], les États-Unis ont transformé la Géorgie, la frontière orientale de la mer Noire, en une base militaire avancée avec l’envoi en premier lieu des Bérets Verts, puis celui des Marines pour former et équiper les forces armées de ce pays à mener des guerres sur leur territoire et hors de leurs frontières.
La nouvelle armée géorgienne [5]a été testée une première fois en Irak, où un contingent de 2 000 soldats constituait la troisième plus importante force étrangère en Irak jusqu’au mois d’août dernier, quand les GI’s ont rapatrié par les airs ces soldats de leur création pour mener la guerre contre la Russie.
Avant que ne se dissipe l’écho des armes et de l’artillerie en août dernier, les États-Unis avaient envoyé le navire de guerre USS McFaul dans la ville portuaire géorgienne de Batoumi et le fleuron de la VIème flotte, l’USS Mount Whitney, à Poti, avec la mission annoncée à tous les crédules invétérés d’aller livrer « des jus de fruit, du lait en poudre et des produits d’hygiène ».
Batumi est la capitale de l’Adjarie, une ancienne région autonome subjuguée par le nouveau régime « Rose » en avril 2004 après que l’armée de celui-ci, formée par les États-Unis, ait conduit les plus importants exercices militaires jamais menés en Géorgie, dans les environs de Poti et l’ait menacé d’invasion. Batumi se trouve juste au sud de la capitale abkhaze de Soukhoumi, où des navires russes étaient alors stationnés. Les navires de guerre des deux grandes puissances nucléaires se sont confrontés au large des côtes de la mer Noire à seulement 75 km de distance.
Dans le même temps, l’OTAN a déployé une force de frappe navale sur la mer Noire, composé de trois navires de guerre US, d’une frégate polonaise, d’une frégate allemande et d’une frégate espagnole équipée de missiles guidés ainsi que de quatre navires turcs, huit autres navires de guerre devant se joindre à la flottille.
Les navires de guerre de l’OTAN se trouvaient à seulement 150 km de leurs homologues russes alors amarrés en Abkhazie.
L’Ukraine
À l’extrémité nord de la mer Noire, les États-Unis conduisirent Sea Breeze, des exercices annuels de l’OTAN, en Crimée ukrainienne, soulevant une indignation massive et les vives protestations de la population, dont le Parlement avait voté, trois jours auparavant, contre la mise en place d’un projet de bureau de représentation des États-Unis lequel, à n’en pas douter, aurait veillé à la fois à faire taire les exigences d’une autonomie accrue, comme les actions anti-OTAN en Crimée et à préparer le terrain pour l’expulsion de la flotte russe de la mer Noire, basée à Sébastopol.
En ce qui concerne le deuxième point, un site d’actualité russe a offert cette analyse :
« Les analystes parlent de plans ukrainiens pour s’affranchir de la Russie et offrir les bases (militaires) de Crimée à l’OTAN et aux États-Unis, qui salivent tous les deux à l’idée d’une présence militaire dans le bassin de la mer Noire. » [6]
« Une des conditions pour l’adhésion à l’OTAN est l’absence de bases étrangères sur le territoire du pays… [Les autorités « oranges » de l’Ukraine] font ce qu’elles peuvent pour chasser de Crimée la Flotte russe de la mer Noire. Kiev signifie de cette manière à Bruxelles qu’elle est en train de préparer une base pour les navires de guerre de l’OTAN en mer Noire. » [7]
La phase d’intégration de la Géorgie et celle prochaine de l’Ukraine, comme des avant-postes militaires du Pentagone furent annoncées en décembre et janvier, respectivement, lorsque Washington signa des chartes de partenariat stratégique avec Kiev d’abord, puis Tbilissi. Quelques mois auparavant, et quelques jours seulement après que la Géorgie eut lancé son attaque sur l’Ossétie du Sud et les forces russes de maintien de la paix présentes là-bas, déclenchant la guerre en août dernier, les 26 membres de l’OTAN ont envoyé dans la capitale géorgienne des représentants dans le cadre d’une délégation, pour établir une nouvelle Commission OTAN-Géorgie.
Dans le même temps, en Ukraine, le régime de Victor Iouchtchenko, qui est parvenu au pouvoir grâce à la « révolution orange » de décembre 2004 financée et dirigée par les États-Unis [8], et dont l’épouse Kathy née et élevée à Chicago est une ancienne fonctionnaire du Département d’État sous Reagan et du Département du Trésor (ministère des Finances US, NdT) de George H.W. Bush, qui a été décrite par un de ses admirateurs zélés comme « une Reaganienne parmi les Reaganiens », a utilisé le déploiement des navires russes de la mer Noire pendant la guerre avec la Géorgie pour faire pression sur cette flotte, allant jusqu’à dire que les navires pourraient ne pas être autorisés à revenir à Sébastopol.
Plusieurs semaines après la fin des hostilités dans le Caucase, Washington a envoyé un navire de collecte de renseignement, l’USS Pathfinder, dans le port de Sébastopol.
La junte Iouchtchenko a renouvelé ses accusations contre la flotte russe à la fin du mois dernier à une autre occasion, un peu plus d’un mois après la signature de la Charte de coopération stratégique avec Washington.
La mer Noire est reliée à la mer d’Azov, presque entièrement entourée par la Russie, par le détroit de Kertch, qui fut le théâtre d’une confrontation entre la Russie et l’Ukraine en 2003.
Un journal russe a expliqué à l’époque ce qui était en jeu dans le conflit :
« Le détroit de Kertch au centre du différend de la Russie avec l’Ukraine contrôle l’accès à la mer d’Azov, qui est réputée avoir des réserves d’hydrocarbures largement inexploitées. » Aucun accord sur les droits de propriété des éventuelles ressources en pétrole et en gaz n’a été décidé entre les deux pays, malgré des années de négociations pour délimiter le fond marin. « Bien qu’il y ait peu de chances que ce soit une deuxième mer Caspienne, les géologues pensent que la mer d’Azov fait probablement partie de la même veine de gisements d’hydrocarbures qui s’étend, par la mer Noire, du sud de l’Ukraine et de la Russie jusqu’à la Caspienne et au-delà. » [9]
L’agence états-unienne Stratfor compléta le propos avec cette brève analyse :
« Le détroit de Kertch est un canal d’une quarantaine de kilomètres de long, d’une largeur ne dépassant pas 15 kms, reliant la mer Noire, d’une importance capitale, à la mer d’Azov au large de la frontière russe du Caucase du Nord. Il a servi comme un emplacement stratégique pour certaines batailles dans le passé, de la guerre de Crimée à l’affrontement naval germano-soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour la Russie, le détroit de Kertch est un prolongement du Caucase du Nord vers la région criméenne de l’Ukraine, qui est l’une des régions les plus pro-russes de ce pays et où se trouve le port d’attache de la flotte russe de la mer Noire située à Sébastopol. » [10]
Plus concise et plus directe encore, il y a quelques semaines, cette citation figure dans une dépêche de presse ukrainienne :
« Les aspirations euro-atlantistes de l’Ukraine exigent qu’elle résolve tous ses problèmes, y compris ses différends frontaliers. Ils ont besoin d’une frontière [dans le détroit de Kertch] pour une seule et unique raison : afin d’être en mesure d’adhérer à l’OTAN dès que possible. » [11]
La Bulgarie et la Roumanie
Les États-Unis ont signé des Chartes de partenariat stratégique avec la Géorgie et l’Ukraine au cours des deux derniers mois et les deux nations sont les éléments centraux de Washington pour sa mainmise sur la mer Noire et même sur l’ex-Union soviétique dans son ensemble.
Elles sont les principaux fulcra (soutiens, points d’appui, NdT) pour la création par les États-Unis du bloc du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie) initialement créé en 1997 comme principale voie de transit pour les guerres énergétiques eurasiennes du XXIe siècle et aussi pour saper et détruire la Communauté des États indépendants post-soviétique. Elles sont également les pierres angulaires du partenariat oriental de l’Union européenne.
Mais à ce jour, l’accent principal de la campagne du Pentagone pour sa conquête de la région de la mer Noire, et sans doute le principal point focal pour son déplacement vers l’est et le sud, sont la Bulgarie et la Roumanie [12].
Les deux nations ont été officiellement admises au sein de l’OTAN lors du sommet de l’Alliance à Istanbul en 2004 et sont depuis devenues les derniers membres de l’Union européenne – peut-être dans les deux sens du terme : plus récentes et finales.
La Bulgarie et la Roumanie avaient toutes les deux refusé que la Russie utilise leur espace aérien pour le transport d’approvisionnements pour les troupes que cette dernière avait déployées Kosovo en juin 1999.
La Russie agissait pourtant dans le cadre de ses droits aux termes de la résolution 1244 des Nations unies afin de protéger les communautés de minorités ethniques dans la province serbe, mais il est clair que la Bulgarie et la Roumanie suivaient les ordres des États-Unis et de l’OTAN dans le blocage de ces vols.
Savoir, si les deux nations auraient intercepté les appareils russes, ou même ouvert le feu sur eux dans le cas où la Russie aurait persisté dans son intention première, reste une question de conjectures…
Plus tard, en 2002, la Roumanie autorisa les États-Unis à utiliser sa base aérienne de Mikhail Kogalniceanu pour préparer l’invasion de l’Irak en mars de l’année suivante.
En décembre 2005, la secrétaire d’État états-unienne Condoleezza Rice se rendit dans la capitale roumaine pour signer un accord d’utilisation – de prise de contrôle – de quatre bases militaires, la base aérienne susmentionnée de Mihail Kogalniceanu et celles de Babadag, Cincu et Smardan.
Les États-Unis expliquèrent à l’époque, qu’ils utiliseraient les quatre bases pour la formation, y compris les exercices conjoints et multilatéraux, l’acheminement de soldats et d’approvisionnements pour les guerres menées en Afghanistan et en Irak.
Et le territoire de la Roumanie a rempli cette mission depuis lors.
En avril de l’année suivante, en 2006, les États-Unis signèrent un accord similaire avec la Bulgarie voisine et l’utilisation de trois de ses principales bases militaires – la base aérienne de Bezmer, Novo Selo et l’aérodrome de Graf Ignatievo.
Les deux pactes ont été signés pour une durée initiale de 10 ans.
Les États-Unis obtinrent l’autorisation de maintenir des troupes – les estimations varient de 5 000 à 10 000 – de façon permanente ou en rotation dans les deux pays.
Dans le cas de la Bulgarie, ce sera la première fois que des troupes étrangères ont pris position sur son sol depuis que les forces nazies de la Wehrmacht furent chassées en 1944, et, pour la Roumanie depuis le retrait des troupes soviétiques en 1958.
Les sept sites dans les deux pays sont les premières bases militaires US sur le territoire du défunt Pacte de Varsovie.
La base aérienne de Bezmer en Bulgarie est une très grande installation, comparable en taille à celle de Mihail Kogalniceanu en Roumanie ; son échelle et l’objectif des campagnes, actuelles et futures, dans l’est et le sud, sont indiqués par cette description bulgare :
« … Selon l’accord américano-bulgare, la base aérienne… va acquérir le statut d’installation militaire stratégique dans deux ans, comme la base aérienne d’Incirlik en Turquie et celle d’Aviano en Italie. » [13]
Le même journal ajouta que : « L’aéroport militaire de Bezmer près de la ville de Yambol (au sud de la Bulgarie), sera transformé en l’une des six nouvelles bases aériennes stratégiques en dehors des frontières américaines. » [14]
Fin 2006, l’hebdomadaire britannique Jane’s Defence Weekly informait ses lecteurs sur la stratégie du Pentagone pour se positionner dans la région de la mer Noire :
« Les nouvelles bases aériennes terrestres et maritimes le long de la mer Noire offriront un accès amélioré en termes de contingences pour les déploiements en Asie centrale, vers certaines parties du Moyen-Orient et en Asie du sud-ouest. » [15]
À l’autre bout de la planète Lin ZhiYuan, vice-directeur du Bureau des affaires militaires au Département de Recherche de l’Académie chinoise des sciences militaires, a évalué l’évolution de la situation de la même manière, mais avec inquiétude :
« De nouvelles bases militaires, des aéroports et des bases d’entraînement seront construites en Hongrie, en Roumanie, en Pologne, en Bulgarie et dans d’autres nations comme autant de passerelles vers certaines zones, dans le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie pour de possibles actions militaires dans les années à venir. » [16]
Les deux précédentes analyses ont été confirmées par l’armée états-unienne elle-même l’année suivante, lorsque le général de division Mark Hertling, chef des opérations de l’armée US en Europe et adjoint en chef de l’état-major, a parlé de la Roumanie dans une publication de l’armée : « [Elles se trouvent] dans un endroit stratégique, avec de nouveaux partenaires, vraiment un lieu qui historiquement a été un itinéraire de transit pour les méchants (« bad guys »). »
Dans cette interview, il ajoutait : « Les bases opéreront selon un système de rotation des troupes américaines qui s’entraineraient sous le commandement de la Force opérationnelle interarmées Est (Joint Task Force East), dont le siège se trouve sur la base aérienne de Mihail Kogalniceanu. Les États-Unis ont signé avec la Roumanie, en décembre 2005, un accord de coopération portant sur la défense pour permettre aux forces américaines d’utiliser ce pays anciennement communiste à des fins de formation, de prépositionnement des équipements, et, si nécessaire, pour la mise en place et le déploiement de troupes dans des zones de conflits. » [17]
Deux mois après l’accord américano-bulgare, les États-Unis ont conduit des exercices militaires conjoints en Bulgarie, dans lesquels le dirigeant des troupes locales impliquées expliquait avec enthousiasme : « Nous voulons être intégrés dans le cadre des forces de l’OTAN. Nous voulons mener des exercices expéditionnaires dans le cadre de l’OTAN. » [18]
Les simulations de guerre, appelé « Réponse immédiate 2006 », ont été conçues pour inclure les nouvelles bases en Bulgarie et en Roumanie et mettre en œuvre les plans du Pentagone datant de l’ère Rumsfeld qui permettent aux militaires US d’entrer en action plus rapidement vers l’Est et le Sud.
Dans son rapport au sujet de ces exercices, le principal quotidien des forces armées US offrait cette analyse de fond : « Selon les accords, les États-Unis seraient en mesure d’utiliser les bases roumaines et bulgares pour pré-positionner de l’équipement et envoyer des troupes américaines et leur équipement sur le front si nécessaire. Les « sites d’opération avancés », comme le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld les appelle, se situeraient en Roumanie à Smardan (Training Range), à Babadag (centre d’entraînement et tête de pont de la voie ferrée) à Mihail Kogalniceanu (base aérienne) et à Cincu (Training Range). » [19]
Un civil bulgare cité par la même source a déclaré : « Chaque jour, nous pouvons les voir (les troupes américaines) dans les villes et les villages. » [20]
En septembre de la même année, « Sofia et Washington devaient signer environ 13 accords additionnels pour réglementer l’utilisation conjointe de plusieurs bases militaires en Bulgarie. Le ministre de la Défense, Veselin Bliznakov a annoncé que la semaine prochaine, les experts du Centre US de commandement européen (EUCOM) arriveront en Bulgarie pour travailler sur l’ébauche des documents. » [21]
Les pactes avec la Bulgarie et la Roumanie peuvent, comme d’habitude dans de tels cas, être utilisés conjointement par l’OTAN puisque les trois signataires sont membres de l’Alliance.
Dans une dépêche des forces armées états-uniennes intitulée « England-based airmen head to NATO exercise in Bulgaria », il a été signalé qu’un « escadron britannique souhaite conduire des essais d’armement à guidage laser et d’autres armes sur un terrain militaire en Bulgarie, ainsi que la formation en vol des avions bulgares MiG-29 et MiG-21 » dans le cadre de simulations de guerre appelées « Exercice Immediate Response ». [22]
Plus tard, l’OTAN a poursuivi sa progression par bonds en Bulgarie, comme le détaillait un article intitulé « Des bases de l’OTAN peuvent être mises en place près de Sungulare en Bulgarie » qui annonçait ceci : « L’OTAN a demandé si les anciens bâtiments d’une brigade de tanks dans la ville de Aitos pouvaient être transformés en une base de réserve de stockage. L’OTAN prévoyait de stocker ici le matériel nécessaires pour un ou deux bataillons, lesquels seraient basés à Novo Selo et Bezmer. » [23]
En fait, l’OTAN a réussi à s’assurer sa propre base.
« L’OTAN va payer 150 millions de dollars à la municipalité de Sungurlare (au centre de la Bulgarie) en échange d’une parcelle de terrain communal pour la construction d’une base militaire. » [24].
La comparaison entre la base aérienne bulgare de Bezmer et les principales bases aériennes stratégiques (pour les bombardements) des États-Unis et de l’OTAN situées à Aviano, (en Italie) et à Incirlik, (en Turquie) fut établie plus tard, et ce rapport a confirmé l’exactitude de l’analogie, même s’il faisait référence à une autre base aérienne.
« L’OTAN déplacera ses avion de la base aérienne américaine à Aviano, en Italie du nord, à la base aérienne de Graf Ignatievo, près de Plovdiv en Bulgarie. » [25]
L’article de presse ci-dessus décrivait le transfert comme temporaire, mais ce pourrait être un signe de ce qui est prévu à l’avenir.
Aviano fut la principale base utilisée par les États-Unis et l’OTAN dans leur opération « Deliberate Force », le bombardement de la République serbe de Bosnie en 1995, et lors de la campagne de terreur de 78 jours que fut le bombardement de la Yougoslavie en 1999.
Pour ne laisser aucun doute quant à la manière dont le Pentagone a réussi à obtenir ses sept nouvelles bases pour des attaques dirigées vers l’Est et le Sud, à l’automne 2007, « un général du Commandement Sud de l’OTAN (à Naples) inspectera les unités bulgare, états-unienne et roumaine qui participeront aux exercices militaires d’une durée de deux semaines qui auront lieu près de la ville de Sliven, dans le sud de la Bulgarie. » [26]
Et pour dissiper tout malentendu quant à l’identité de la cible principale des bases acquises par les États-Unis et l’OTAN, en juin 2007, le président russe Vladimir Poutine, se référant au schéma mis en place d’une « nouvelle base en Bulgarie, une autre en Roumanie, un site en Pologne, un radar en République tchèque », demanda de manière rhétorique : « Que sommes-nous supposés faire ? Nous ne pouvons pas simplement nous contenter d’observer cela. » [27]
La gravité et l’urgence de la menace perçue par la Russie furent telles que le général Vladimir Chamanov, conseiller du ministre russe de la Défense, a ainsi été cité : « Nous allons pointer nos missiles vers les installations de l’armée états-unienne en Bulgarie et en Roumanie ». [28]
Cette préoccupation a été reprise par le ministère russe des Affaires étrangères :
« La Russie a de nouveau exprimé sa préoccupation au sujet du déploiement d’installations militaires états-uniennes en Bulgarie et en Roumanie. « Nous sommes profondément préoccupés, car une telle démarche implique une expansion des forces américaines dans les pays, qui, il n’y a pas si longtemps, étaient des alliés de la Russie », a déclaré Anatoly Antonov, chef du Département de la sécurité et du désarmement au ministère russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence extraordinaire sur le Traité des Forces conventionnelles en Europe (DOVSE), qui s’est tenue à Vienne. » [29]
Les militaires russes, conscients de la répercussion des déploiements, ont exprimé leur inquiétude en la personne du général Vladimir Nikishin, un représentant du Département de la coopération militaire internationale au ministère de la Défense, qui a dit : « L’emplacement des bases de l’OTAN en Bulgarie et en Roumanie signifie en réalité que l’Alliance est en train de créer les bases pour la mise en place de ses forces en Europe de l’Est, ce qui est en contradiction avec le Traité sur les forces conventionnelles en Europe ». [30]
Deux mois après, Sergei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères ajoutait : « La Russie a du mal à comprendre certaines décisions de l’OTAN, comme par exemple, le déploiement d’installations militaires américaines en Bulgarie et en Roumanie. » [31]
Enfin, Iouri Balouïevski, alors chef de l’état-major des forces armées russes, craint que « … les plans sont en cours pour mettre en place de nouvelles bases militaires états-uniennes en Bulgarie et en Roumanie, et contrairement à la Russie, aucun pays de l’OTAN n’a jusqu’à présent fait le moindre geste pour ratifier le traité FCE modifié. » [32]
Ces appréhensions ne pouvaient pas avoir été apaisées par les observations de Solomon Passy, ancien ministre bulgare des Affaires étrangères, qui préconisait cette année-là que le déploiement des forces aériennes, d’infanterie et navales états-uniennes soit suivi par celui de missiles.
« Après le traité de l’OTAN et l’accord sur les bases militaires communes en Bulgarie, je pense que ce sera la prochaine étape stratégique qui permettrait de renforcer la sécurité du pays, de la région et de l’ensemble de l’Europe… Ce bouclier doit être [installé] au-dessus de tous les États membres de l’OTAN et de l’Europe. » [33]
Les craintes russes ne pouvaient pas non plus être atténuées par l’annonce, le même mois, selon laquelle « les ministres de la Défense de l’OTAN sont convenus lors de leur séance de vendredi à Bruxelles d’engager des procédures pour l’ajout d’un système de défense antimissile de courte portée en Europe de l’Est à la demande des États-Unis qui proposent également la Bulgarie ». [34]
Un peu plus d’un an après la signature de l’accord sur les bases américano-bulgares, il a été annoncé que les troupes états-uniennes allaient y prendre position, tout comme en Roumanie et que « les bases font partie d’un plan ambitieux visant à transférer les brigades de combats dépendant de l’EUCOM [European Command, le poste de commandement européen du Pentagone] de l’Europe de l’Ouest – essentiellement l’Allemagne – à des bases avancées plus proches de la région du Caucase, des Balkans, du Moyen-Orient et d’Afrique, pour une capacité de frappe plus rapide. » [35]
Et la même source d’ajouter :
« Quand ce processus de repositionnement sera terminé, les deux tiers des forces de manœuvre de la USAREUR [armée des États-Unis en Europe et 7e Armée] seront positionnés dans l’Europe du Sud et de l’Est », a écrit [le commandant en chef de l’EUCOM et de l’OTAN John] Craddock dans un rapport au Sénat états-unien. « USEUCOM a demandé 73,6 millions de dollars pour construire la base aérienne de Mikhail Kogalniceanu, en Roumanie, et établir une station d’opérations avancée en Bulgarie. » [36]
En 2007, la base aérienne de Mihail Kogalniceanu a accueilli le premier contingent de GI’s déployé en Roumanie et la Joint Task Force-East de l’US European Command, qui vient d’être formée, anciennement la Eastern Europe Task Force .
Le nom de cette unité en dit long.
Dès que les bases aériennes, terrestres et navales bulgares et roumaines ont été acquises, le Pentagone s’est proposé de les agrandir et de les intégrer à celles de ses autres partenaires militaires de la mer Noire : la Géorgie et l’Ukraine.
Se référant spécifiquement aux bases de Roumanie, il a été signalé qu’« il est également possible que les troupes d’autres nations utiliseraient les sites d’entrainement, et que les forces états-uniennes en place là-bas, dans le cadre de leur mission de six mois, se rendent dans des pays proches comme la Géorgie et l’Ukraine pour de courtes missions de formation. » [37]
Du 14 au 16 mai 2007, le commandant des Forces aériennes des États-Unis en Europe, le général Tom Hobbins, a rendu visite à des dirigeants de la défense et de l’armée de l’Air en Bulgarie et en Géorgie pour discuter des capacités, de la modernisation et des objectifs futurs de l’armée de l’Air. » [38]
Le mois suivant, regardant « à l’est vers la mer Noire et au sud vers l’Afrique », le même commandant a dit : « La Bulgarie et la Roumanie ont plus d’une douzaine de projets où les pistes sont renforcées, les installations [et] les bâtiments en construction. Nous profitons donc effectivement du fait que l’OTAN dépense beaucoup d’argent… » [39]
En février 2007, Reuters signalait que pour rendre maximale l’utilisation des pistes que mentionnait Hobbins, les États-Unis avaient vendu à la Roumanie 48 nouveaux avions de combat et rappelait que « les installations roumaines et les bases bulgares seront les premières installations militaires états-uniennes dans l’ex-bloc soviétique. » [40]
En août, les États-Unis lançaient des exercices militaires en Roumanie pour inaugurer ses nouveaux sites et lancer sa nouvelle Joint Task Force-Orient, un processus mené avec tambours et trompettes :
« Quelque 1 000 civils et du personnel militaire principalement basé en Europe participeront à une cérémonie tenue aujourd’hui pour marquer le premier déploiement par les États-Unis de la Force opérationnelle interarmées Est. » [41]
L’importance de l’exercice, baptisé « preuve de principe » (Proof of Principle), a été soulignée comme le signe que « la nouvelle ère militaire états-unienne en Europe de l’Est a commencé ».
La même source d’information poursuivait :
« Les forces militaires américaines et roumaines ont marqué le début d’un exercice historique de deux mois qui servira d’essai pour des milliers de soldats américains qui viendront par rotations en Roumanie et en Bulgarie dans les années à venir. » [42]
Deux mois après, les États-Unis organisaient les exercices de guerre aérienne Rodopi Javelin 2007 sur la base aérienne de Graf Ignatevio en Bulgarie où des F-16 US ont pu pratiquer contre des MiG-29s bulgares de fabrication russe.
Plus tôt dans l’année, un destroyer états-unien, le San Jacinto, accostait dans le port bulgare de Varna sur la mer Noire.
En avril de l’année dernière, les États-Unis reprirent les premiers exercices aériens communs, également à la base de Graf Ignatevio. Des exercices similaires furent effectuées en Roumanie et dans les deux pays, des avions de guerre US eurent la possibilité de tester leurs capacités contre des avions de fabrication russe.
Un mois après, l’ambassade états-unienne a annoncé « un accord de rénovation d’une base militaire bulgare, l’une des quatre qui seront utilisées… à l’automne 2008. » Le camp de Novo Selo, dans l’est de la Bulgarie fera l’objet d’une rénovation 6,5 millions de dollars par l’entreprise allemande Field Camp Services (FCS). « Le Pentagone a également mis de côté quelque 60 millions de dollars pour la construction d’une base permanente, à Novo Selo. » [43]
En juin une source d’information bulgare écrivait dans un article intitulé « L’armée US construit une ville près de Novo Selo » :
« 500 soldats et officiers vont s’installer de façon permanente en Bulgarie, 2 500 autres vivront dans les bases de Bezmer, Novo Selo, Graf Ignatievo et Aitos selon un principe de rotation. » Cela signifie que, jusqu’à 5 000 soldats pourront utiliser les bases en cas de besoin… Les premiers militaires états-uniens arrivent en Bulgarie en août. « Plus de 1 200 soldats participeront un exercice d’une durée de 3 mois appelé « La Panthère bulgare ». » [44]
Le lendemain, un autre article bulgare parut au sujet de l’expansion des sites militaires états-uniens dans le pays :
« La base militaire états-unienne qui va être construite près de Novo Selo … devrait être de la taille moyenne d’une ville bulgare … 500 US rangers et leurs familles au complet doivent arriver à la base et y vivre en permanence lors de leur déploiement en Bulgarie. » 2 500 autres GI’s utiliseront en rotation les installations militaires de Bezmer, Graf Ignatievo et Aitos … L’aéroport militaire de Bezmer … est prévu pour devenir l’un des 6 aéroports militaires stratégiques hors du territoire des USA… » [45]
Cela s’est passé de la même manière en Roumanie.
« La construction d’une base américaine permanente en Roumanie pouvant accueillir 1 700 soldats est en bonne voie, avec des travaux pour une installation semblable, d’une capacité de 2 500 personnes, qui doit commencer en Bulgarie cet hiver, selon un responsable américain. » [46]
En août 2008, Jake Daystar, l’adjoint du Bureau de la coopération de défense à l’ambassade des États-Unis à Sofia a donné une interview à une agence de presse bulgare dans laquelle il a dit parlant de l’une des nouvelles bases américaines dans le pays : « Le but principal de la base est d’améliorer nos capacités par la formation tant des troupes de l’OTAN que des divisions de l’armée américaine … Les impératifs sont cachés … avec sa situation géographique, la Bulgarie a toujours été un pays d’une importance stratégique, car il est au carrefour entre l’Asie et l’Europe. » [47]
Si Daystar a été cité avec précision, ses commentaires contiennent une étonnante admission. Les divisions de l’armée états-unienne varient en taille de 10 000 à 30 000 soldats. Toutefois, peut-être a-t-il utilisé le terme de « divisions » pour signifier des unités différentes, plutôt que dans son sens précis et officiel.
En septembre de l’année dernière, les préoccupations russes concernant l’escalade dans l’accumulation de la puissance militaire US dans la mer Noire n’ont pas diminué, et citant les nouvelles bases du Pentagone en Bulgarie et en Roumanie, ainsi que ses plans de bouclier antimissile et l’élargissement des frontières de l’OTAN, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré : « La parité en tant que fondement de l’équilibre stratégique dans le monde a été violé. » [48]
Dans les jours suivant l’avertissement Lavrov, il a été signalé que « les navires de guerre états-uniens feront escale dans les ports bulgares de Varna et Burgas, et des exercices impliquant les États-Unis et les forces aériennes bulgares sont également prévus le mois prochain… » [49]
Au moment même où sortait cette dépêche, les troupes US et bulgares étaient engagés dans le cadre d’un entraînement militaire à Novo Selo et « Le président bulgare Georgi Parvanov et le général Carter Ham, commandant de l’armée états-unienne en Europe, assistaient aux exercices… »
Le reporter ajoutait : « Plus de 62 millions de dollars seront consacrés aux installations permanentes et à l’équipement de ce camp d’entrainement au cours des deux prochaines années, et la construction devrait être achevée d’ici là. » [50]
La Bulgarie et la Roumanie, désormais membres à part entière de l’OTAN depuis près de 5 ans, ont déployé des contingents militaires dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak et ont perdu des soldats dans les deux derniers pays.
Bien que ni l’un ni l’autre n’hébergeait de forces soviétiques ou des bases du Pacte de Varsovie au cours de la Guerre froide, les deux se trouvent sur la ligne de front des guerres à venir dans la région de la mer Noire, comme celui d’août dernier entre la Géorgie et la Russie, qui aurait facilement pu impliquer l’Ukraine et, sous le prétexte de défendre l’Ukraine, l’OTAN et les États-Unis directement.
Comme le président roumain Traian Basescu l’a déclaré en août dernier, dans un article intitulé « La Roumanie est responsable de la protection des frontières de l’OTAN et de l’UE ». « La Marine roumaine est responsable au nom de l’UE et des pays alliés ». [51]
La Roumanie et la Bulgarie seront tous deux tenus à cet engagement. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles ils ont été incorporés au sien de l’Alliance.
Les deux seront appelés à intervenir dans l’ex-Yougoslavie – au Kosovo et en Bosnie – si leurs maîtres à Washington et à Bruxelles le décident.
Ils sont tous les deux impliqués dans le tranfert des troupes et du matériel de guerre en Afghanistan et l’occupation de l’Irak.
Depuis deux ans maintenant, il a été mentionné à maintes reprises que, les bases aériennes bulgares désormais américano-bulgares, peuvent être utilisées pour des attaques contre l’Iran, comme récemment, par l’envoyé russe Dmitry Rogozin en septembre dernier.
L’expansion militaire des États-Unis et des alliés de l’OTAN vers la mer Noire est destinée à couvrir les quatre points cardinaux.
Un promoteur de cette dangereuse stratégie, Vakhtang Maisaia, président de l’Association de politique étrangère de la Géorgie, a présenté ce résumé concis mais complet de ce que cela implique :
« La mer Noire est un élément géostratégique essentiel de l’Alliance en conjonction avec la mission de la FIAS (Force Internationale d’Assistance et de Sécurité de l’OTAN) en Afghanistan, les opérations logistiques au Darfour, la mission de formation de l’OTAN en Irak, et les opérations de maintien de la paix au Kosovo. Actuellement, certains signes de l’intérêt nouveau de l’OTAN dans la région de la mer Noire, composée du Caucase du Sud, des régions et sous-régions du Sud-Est de l’Europe et de la mer Noire elle-même, peuvent être observés sous le prisme des intérêts géoéconomiques (y compris les réserves énergétiques de la Caspienne) … » [52]
« Avec l’inclusion de la Roumanie et la Bulgarie dans l’Alliance, la mer Noire a été incorporée à la zone opérationnelle concernée par l’article 5 de l’OTAN (la défense collective) où l’activation de la Task Force conjointe et combinée (une force déployable, multinationale, multi-tâches avec une composante terrestre et de semblables composantes aériennes et navales) est possible. »
« En cas de crises qui mettent en péril la stabilité euro-atlantique, et pourraient affecter la sécurité des membres de l’Alliance, les forces militaires de l’Alliance pourraient être appelées à effectuer des opérations de réponse à ces crises ». [53]
Rick Rozoff
Rick Rozoff, journaliste d’investigation
Source: voltairenet.org
[1] Nine O’Clock News, 14 mai 2008.
[2] Daily Pioneer, 16 août 2008.
[3] The Power & Interest News Report, 29 août 2007.
[4] « Les dessous du coup d’État en Géorgie », par Paul Labarique, et « Coups de maîtres sur l’échiquier géorgien », Réseau Voltaire, 7 janvier et 19 mars 2004.
[5] « Les États-Unis mettent en place le recrutement de volontaires en Géorgie », Réseau Voltaire, 2 février 2005.
[6] La Voix de la Russie, 28 mai 2008).
[7] La Voix de la Russie, 22 mai 2008.
[8] « Washington et Moscou se livrent bataille en Ukraine », par Emilia Nazarenko et la rédaction, et « Ukraine : la rue contre le peuple » Réseau Voltaire, 1er et 29 novembre 2004.
[9] Moscow Times, 24 octobre 2003.
[10] Stratfor, 10 novembre 2008.
[11] Interfax-Ukraine, 31 janvier 2009.
[12] « L’OTAN, une féodalité contemporaine », par Serge Marchand, Réseau Voltaire, 7 avril 2004.
[13] Standart News, 10 juin 2007.
[14] Standart News, 6 juin 2007.
[15] Sofia Echo, 17 novembre 2006.
[16] People’s Daily, 5 décembre 2006.
[17] Stars and Stripes, 4 mai 2007.
[18] Stars and Stripes, 22 juillet 2006.
[19] Stars and Stripes, 5 juillet 2006.
[20] Stars and Stripes, 24 juillet 2006.
[21] Sofia News Agency, 21 septembre 2006.
[22] Stars and Stripes, 13 juillet 2006.
[23] Sofia Echo, 3 janvier 2008.
[24] Standart News, 2 décembre.
[25] Sofia News Agency, 6 octobre 2007.
[26] Standart News, 3 septembre 2007.
[27] New Europe [Belgique], semaine du 2 juin 2007.
[28] Standart News, 6 juin 2007.
[29] Standart News, 13 juin 2007.
[30] Interfax-Military, 19 septembre 2007.
[31] Standart News, 7 décembre 2007.
[32] Voix de la Russie, 17 décembre 2007.
[33] Focus News Agency, 10 juin 2007.
[34] Sofia News Agency, 15 juin 2007.
[35] United Press International, 18 mai 2007.
[36] Ibid.
[37] Stars and Stripes, 8 juillet 2007.
[38] US Air Forces in Europe, 18 mai 2007.
[39] Air Force Magazine, juin 2007.
[40] Reuters, 22 février 2007.
[41] MakFax [Macédoine], le 17 août 2007.
[42] Stars and Stripes, 18 août 2007.
[43] Agence France-Presse, 14 mai 2008.
[44] Standart News, 23 juin 2008.
[45] Sofia News Agency, 24 juin 2008.
[46] Stars and Stripes, 27 juillet 2008.
[47] Focus News Agency, 14 août 2008.
[48] Itar-Tass, 29 septembre 2008.
[49] Sofia News Agency, 15 octobre 2008.
[50] Ibid.
[51] Focus News Agency, 15 août 2008.
[52] Georgian Times, 2 avril 2008.
[53] Sommet de l’OTAN à Washington en 1999