Une bataille des chiffres à propos du nombre de victimes fait toujours rage entre le pouvoir en Egypte et les Frères Musulmans, qui sont désormais soutenus par une grande partie de la société civile et la communauté internationale. Pour réduire le bilan des victimes, les autorités procéderait à un trafic des certificats de décès.
D’après les chiffres officiels, les affrontements et l’intervention de l’armée en Egypte ont fait au moins 850 morts. Les Frères Musulmans démentent et annoncent 2 200 morts et près de 10 000 blessés, mais il leur est difficile de le prouver.
Les familles des victimes accusent les autorités sanitaires de chantage et de trafic de certificats de décès. Pour enterrer leurs proches, ils doivent se procurer des autorisations d’enterrement, qui sont difficiles à obtenir compte tenu des circonstances.
Des proches des victimes affirment que les autorités sanitaires leur ont demandé en contrepartie de l’autorisation d’enterrement, de signer un certificat de décès qui mentionne « mort naturelle ». D’autres affirment que la cause de la mort n’est pas stipulé et dénoncent les abus sur Twitter.
« My brother was killed by police in #Rabaa, they won’t release body unless certificate is ‘natural death' » via @bedier #Egypt
— Khalid bin Waleed (@iR3volt) August 15, 2013
Families of assassinated detainees are asked by the Zeinhom morgue to state in the death certificate that they died out of suffocation.
— Anti-Coup Alliance (@EgyAntiCoup) August 19, 2013
Help! my brother Amir Bedier was shot killed by police in #Rabaa, now they won’t release body unless certificate is « natural death » #Egypt
— Ahmed Bedier (@bedier) August 15, 2013
Certaines familles n’ont pour l’instant toujours pas reçu de certificats de décès, d’autres pas d’autorisation d’enterrement, huit jours après le début des affrontements, pour que les manifestants n’apparaissent pas comme des victimes de la répression.