La crise que vit depuis plusieurs mois, et même plus, le Conseil français du culte musulman (CFCM) n’est pas près de connaître son épilogue. Aujourd’hui même, les représentants de la Grande mosquée de Paris, dirigée par Dalil Boubekeur, se sont retirés d’une réunion du Conseil qui devait designer le Président de cette instance. C’est Boubekeur lui-même qui devait devenir le nouveau président du CFCM.
«Nous avons quitté la réunion du Conseil d’administration parce qu’on s’est aperçu qu’il y a eu une alliance stratégique entre Marocains et Turcs contre la Grande mosquée de Paris remettant en cause un accord que nous avons conclu hier pour sortir de l’impasse vers laquelle le CFCM se dirigeait», a déclaré Abdallah Zekri, un responsable de la grande mosquée de Paris à l’AFP. Cette dernière est réputée pro algérienne. L’accord en question prévoyait le retrait du candidat de la Mosquée pour la présidence, en l’occurrence Chems Eddine Hafiz, au profit de Boubekeur. Hafiz est contestée par les Marocains parce qu’il est l’avocat du Front Polisario.
Le conflit du Sahara occidental s’invite donc à la crise du CFCM qui, à vrai dire, n’a connu que de rares moments de «stabilité» en raison des luttes d’influences entre Algériens et Marocains. Créé en 2003, le Conseil a eu comme premier président l’algérien Dalil Boubekeur. Ce dernier a été réélu en 2005. En 2008, le marocain Mohammed Moussaoui, de la Fédération nationale des musulmans de France, lui succède. Celui-ci est réélu en 2011. Son mandat devait prendre fin en 2014. Mais, dans un souci de rassembler toutes les organisations et instances musulmanes de France, « tant donné que la Grande mosquée de Paris s’était retirée par exemple, il a été décidé de refaire ces élections. Mais, il s’avère, après plusieurs mois de tractations, que le problème n’est pas encore réglé. «A la réunion d’aujourd’hui, les Marocains et les Turcs ont demandé plus de postes que prévus dans l’accord d’hier au sein de la direction collégiale», a ajouté Zekri.
Elyas Nour