Plusieurs manifestations ont été empêchées par les autorités au Sénégal, depuis le mois d’avril. Ce qui fait craindre le pire pour la société civile sénégalaise, relayée par la presse locale.
Des faits inquiétants pour la liberté de manifestations
Samedi 19 avril, le préfet de Dakar interdit au mouvement « NON au Mur » de manifester, rapporte RFI, la radio francophone, sur son site. Ce collectif lutte contre le « bradage des espaces maritimes » dans la capitale du Sénégal. Une semaine auparavant, ce même mouvement a été réprimé, alors qu’il participait à un sit-in. 28 personnes avaient été interpellées puis relâchées dans la soirée. La police sénégalaise a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, selon RFI.
Des évènements de ce type ont déjà été remarqué au Sénégal, ces dernières semaines. Ainsi, un parti d’opposition et une organisation de diplômés chômeurs avaient été interdits de manifester, toujours selon RFI.
La société civile s’inquiète
Pour des organisations telles que le Forum Civil, ces interdictions sont « constatées depuis deux ans ». « Toujours, c’est le prétexte de trouble à l’ordre public qui est utilisé pour interdire aux gens de marcher pacifiquement, alors que le droit à la marche est une liberté constitutionnelle, garantie, que tout Etat devrait respecter. Et cette tendance, malheureusement, est en train d’écorner l’image de la démocratie sénégalaise qui est très souvent citée en exemple », explique Bakary Malouine Faye, chargé de programme au sein du Forum Civil, dans des propos rapportés par RFI.
Plusieurs acteurs de la société civile s’insurgent contre ce qui apparait à leurs yeux comme un processus de “gel des libertés publiques dans un Etat de droit, dans une démocratie”. C’est en effet l’opinion de Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits humains. « L’une des plus-values que l’on attendait de ce nouveau régime c’est, au moins, la consolidation à la fois des libertés individuelles et des libertés publiques. Malheureusement, aujourd’hui, on constate de plus en plus la vulnérabilité de ces libertés », explique-t-il selon des propos rapports par RFI. Il ajoute même que selon lui « les Sénégalais n’ont plus le droit de manifester ». Le préfet de Dakar, quant à lui, a justifié l’interdiction de la manifestation sous prétexte qu’ »une autre manifestation avait été enregistrée au même lieu et à la même heure ».
La République du Sénégal est actuellement dirigé depuis deux ans par le Président Macky Sall, successeur d’Abdoulaye Wade, qui était resté au pouvoir de 2000 à 2012.