Les massacres se poursuivent en Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH),plus de 150 personnes auraient été tuées le jeudi 12 juillet dans l’attaque avec des chars et des hélicoptères par les forces gouvernementales de la localité de Treimsa, dans le centre du pays. Selon un chef rebelle, le nombre dépasserait même les 200 morts.
« Considérant la petite taille de la ville, c’est peut-être le plus grand massacre commis depuis le début de la révolution », a commenté Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Il semblerait que des miliciens alaouites des villages voisins soient descendus à Treimsa après le repli des rebelles qui la défendaient et qu’ils aient commencé à tuer. Des maisons ont été entièrement détruites et incendiées dans le bombardement », a déclaré un opposant local qui est resté en contact avec des habitants.
Selon l’agence de presse officielle Sana, les autorités syriennes ont fait porter la responsabilité du massacre de Treimsa aux « groupes terroristes » et aux « médias assoiffés de sang ».
78 personnes avaient déjà été tuées le 6 juin par des miliciens alaouites à Mazraat al Koubeïr et 108, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été massacrées à Houla le 25 mai. Quelques heures plus tôt, l’ambassadeur de Syrie, à Bagdad Naouaf al Fares, avait fait défection pour dénoncer la répression du soulèvement contre le président Bachar al Assad.
L’ONU est toujours bloquée par la Russie
Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a pressé vendredi le Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contraignante à l’encontre du régime.
Cependant les pourparlers s’enlisent. La Russie soutient indéfectiblement le régime de Damas et a une fois de plus qualifié d’ «inacceptable» le projet de résolution déposé mercredi à l’ONU par l’Occident. Elle menace de mettre son veto s’il était soumis au vote du Conseil de sécurité jeudi.
«Dans son ensemble, leur projet n’est pas équilibré», seul le gouvernement syrien se voyant imposer des «obligations», a déclaré Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères. Kofi Annan, rencontrera Sergueï Lavrov, lundi prochain, à Moscou pour un entretien.
Myriama Mokdahi