Syrie : Qousseir, histoire de la prise d’une ville hautement médiatisée

Redaction

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17 jours d’intenses combats entre l’armée régulière syrienne et les rebelles ont abouti à la prise de la ville de Qousseir par les forces fidèles à Bachar al Assad. Réactions, images d’une cité détruite, déclarations officielles, analyses… Cette bataille gagnée par l’armée syrienne a fait couler beaucoup d’encre.

La prise d’une ville stratégique

« Syrie : l’armée s’empare de la ville clé de Qousseir»«Qousseir la rebelle tombe aux mains de l’armée syrienne et du Hezbollah libanais»… Mercredi matin, la nouvelle a envahi les télévisions, les radios et les sites d’informations en ligne. La ville de Qousseir, dans laquelle se déroulait depuis plusieurs semaines de violents combats, a été reprise par les forces loyalistes au pouvoir de Bachar al Assad. Située dans la province centrale de Homs et à 10 km de la frontière libanaise, cette ville dispose d’une position stratégique. Elle relie en effet Damas au littoral et constitue une voie d’accès au régime pour une prise totale de la cité de Homs. Compte tenu de la proximité de Qousseir avec son voisin libanais, la chute de la ville est fortement imputée à l’intervention du Hezbollah, mais aussi de l’Iran.

Avant d’être diffusée sur tout autre média, l’information de la prise de Qousseir a tout d’abord été donnée par la télévision syrienne. Les téléspectateurs ont pu voir des images de soldats armés face à des bâtiments clés «libérés» où le drapeau syrien a été hissé. Un présentateur de la télévision d’Etat a commenté l’événement en déclarant : «nos forces héroïques sont toujours déterminées à faire face à toute agression que notre bien-aimé pays pourrait subir dans le futur». Les rebelles, systématiquement appelés «terroristes» par les organes officiels, ont quant à eux reconnu une défaite, qui ne marque pas pour autant la fin de la guerre. Le chef par intérim de la Coalition de l’opposition syrienne, George Sabra, a affirmé que l’opposition poursuivrait le combat contre le régime «jusqu’à la libération» du pays. 

Certains journaux, tels que le quotidien libanais L’Orient le jour, n’ont pas hésité à titrer sur la destruction de la ville causée par les combats, tout en signalant l’intervention du parti politique chiite : «Les soldats d’Assad et les hommes du Hezbollah récupèrent Qousseir en ruine». L’implication du Hezbollah aux côtés du régime de Bachar al Assad a d’ailleurs été fortement critiquée par les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis. «Crise syrienne : Les Etats-Unis exhortent le retrait de l’Iran et du Hezbollah», titrait le journal britannique The Guardian. Malgré les vives critiques émises par Washington comme l’explique Al Jazeera, le Président Obama ne tient pas à engager son pays dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. «Les Etats-Unis refusent d’être impliqués dans un conflit», a précisé le site du Nouvel Obs.

Les réactions de la communauté internationale

Les Etats-Unis n’ont pas été les seuls à réagir à la suite de la prise de Qousseir. La France, qui venait d’affirmer qu’elle détient la preuve que des armes chimiques (du gaz sarin) ont été utilisées au cours du conflit syrien, s’est elle aussi exprimée. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reconnu l’avance prise par le président syrien Bachar al Assad. Il «a marqué un point» en reprenant la ville aux rebelles, a-t-il déclaré sur le plateau de la chaîne de télévision France 24. Il a également attribué la chute de Qousseir à un «déséquilibre des armes» entre les troupes régulières du régime et les rebelles.

La dernière réaction en date à avoir été reprise par les médias internationaux est celle du chef d’Al Qaida. Le Monde a rapporté les propos d’Ayman Al Zawahiri qui a appelé les groupes djihadistes en Syrie à s’unir pour prévenir la mise en place à Damas d’un gouvernement à la solde des Etats-Unis. «Unissez-vous, entendez-vous et engagez-vous à ne pas déposer les armes et à ne pas quitter vos tranchées jusqu’à l’établissement au Levant d’un Etat islamique qui œuvrera pour le rétablissement du califat», a-t-il lancé dans un message audio du 6 juin.

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