Tunisie. Emprisonné, Taoufik Ben Brik aurait disparu

Redaction

ben C’est ce qu’annonce son entourage. Ecroué depuis le 29 octobre, le journaliste tunisien a été condamné jeudi à six mois de prison ferme pour « faits de violence, outrage public aux bonnes moeurs et dégradation volontaire des biens d’autrui ». Selon son épouse, depuis le jour du procès, le 19 novembre, personne n’a pu voir Taoufik Ben Brik, ni sa famille ni ses avocats.

Le journaliste tunisien dissident Taoufik Ben Brik aurait disparu, alors qu’il était emprisonné, indique son entourage vendredi 27 novembre. Ecroué depuis le 29 octobre, il avait été condamné jeudi 26 novembre à six mois de prison ferme. Il était jugé pour « faits de violence, outrage public aux bonnes moeurs et dégradation volontaire des biens d’autrui » sur la base d’une plainte déposée contre lui par Rym Nasraoui, une femme d’affaires de 28 ans. Celle-ci l’accuse d’avoir délibérément embouti sa voiture, de l’avoir frappée et injuriée devant deux témoins.

« Nous avons peur pour son intégrité physique »

Selon Courrier international, Azza Zarrad, l’épouse du journaliste, s’inquiète de l’état de santé de son mari. Dans un texte envoyé à la rédaction de Courrier international, elle dit ne pas savoir où se trouve son mari et explique : « Pas dans la prison. C’est ce qu’ont affirmé les gardiens de la prison de Mornaguia, où il était incarcéré, aux deux avocats qui ont demandé à le voir. Depuis le jour du procès, le 19 novembre, personne n’a pu voir Taoufik Ben Brik, ni sa famille ni ses avocats. Et nous nous inquiétons, à juste titre. Le 27 novembre, jour de l’Aïd, jour de visite spontanée, le même prétexte nous sera présenté pour nous empêcher de le voir. Samedi, dimanche, jours fériés, personne n’aura de ses nouvelles. Où est Taoufik Ben Brik ? Qu’est-il advenu de lui ? Pourquoi nous refuse-t-on de le voir ? Est-il hospitalisé ? Est-il toujours vivant ? A-t-il été tabassé à mort ? Nous avons peur pour son intégrité physique et nous suspectons que quelque chose lui soit arrivé pour le cacher du regard de sa famille et d’autrui. Nous implorons la communauté internationale pour mettre fin à l’état de jungle que nous vivons et au chaos judiciaire dans lequel la Tunisie s’engouffre chaque jour de plus en plus ».

(nouvelobs.com)