Le retrait de Turquie des combattants du PKK a officiellement débuté ce mercredi 8 mai. Une deuxième étape dans le processus des négociations de paix menées depuis plusieurs mois entre les autorités turques et le PKK. Le 21 mars dernier, le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, avait appelé ses troupes à un cessez-le-feu et à se retirer.
Le 25 avril, Murat Karayilan, le numéro deux du PKK a fixé la date du début du retrait au 8 mai. Depuis, aucun combat entre des combattants du parti kurde et l’armée n’a été signalé. Les 2 000 rebelles kurdes actuellement présents en Turquie devraient tous avoir rejoint le nord de l’Irak d’ici à l’automne 2013, avait annoncé Murat Karayilan dans un entretien à un journal turc.
Le retrait, qui était conditionné à l’absence de «provocation» ou de toute attaque de la part du pouvoir ou de l’armée turque, semble avoir réellement démarré. «Nous savons que le mouvement (de repli) des combattants a commencé», a affirmé mercredi à l’AFP Selahattin Demirtas, coprésident de la principale formation pro-kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP). Néanmoins, plusieurs observateurs assurent que le repli aurait commencé avant le 8 mai, une date qui était surtout symbolique. «Les combattants doivent sans doute profiter de la nuit pour se replier» vers les bases arrières du PKK dans le Kurdistan irakien, a indiqué le député kurde Selahattin Demirtas.
L’armée turque avait, dans le passé, utilisé des trêves unilatérales du PKK pour leur infliger de lourdes pertes militaires. La situation semble aujourd’hui différente et plus favorable puisque le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a lui-même assuré que de telles opérations ne seraient pas menées pendant le retrait des combattants du parti des travailleurs du Kurdistan.
Le conflit qui oppose l’Etat turc et le PKK s’est déclenché il y a presque 30 ans. En 1984, le parti kurde créé par Abdullah Öcalan en 1978, se lance dans la lutte armée afin d’obtenir la création d’un Etat kurde indépendant. La population kurde, qui regroupe entre 25 et 35 millions de personnes, habite principalement en Iran, en Irak, en Syrie et surtout en Turquie où ils sont entre 12 et 15 millions. Après le début de la rébellion armée du PKK, la répression des forces de sécurité turques ne s’est fait pas attendre. Le nombre de morts dus au conflit kurde en Turquie est estimé à ce jour à plus de 45 000, selon l’armée de ce pays.
La Rédaction avec AFP