Rédigé avec le sang de Saddam Hussein, le livre sacré est resté caché pendant sept ans. Les responsables doivent-ils l’exposer ou le détruire ?
Une relique bien particulière est cachée dans un coffre-fort de la mosquée de Bagdad ouest. A la fin des années 90, Saddam Hussein a fait calligraphier un coran avec 27 litres de son propre sang, prélevés régulièrement pendant deux ans. Le livre saint, quoique macabre, caché depuis la chute de Bagdad, en 2003, embarrasse à présent les leaders irakiens, selon le quotidien britannique Guardian.
Faut-il détruire ce « Coran de sang », au même titre que la gigantesque statue de Saddam Hussein déboulonnée par les soldats américains en avril 2003? Ou le conserver, « comme preuve de la brutalité de Saddam », s’interroge Ali Al-Moussaoui, porte-parole du Premier ministre Nouri Al-Maliki.
Dans tout le pays, palais, statues, monuments continuent de rappeler deux décennies de dictature que les Irakiens tentent à présent de laisser derrière eux. Contacté par le Guardian, le calligraphe Abbas Shakir Joody al-Bagdadi, aujourd’hui installé aux Etats-Unis, a lui-même déclaré à propos des deux années passées à la rédaction du « Coran de sang »: « C’est une douleureuse période de ma vie que je veux oublier. »
L’Express