Une explosion suivie d’une fusillade ont fait 17 morts en Norvège : Le suspect est un citoyen norvégien.

Redaction

Une explosion causée par au moins une bombe a lourdement endommagé des édifices gouvernementaux de la capitale norvégienne, vendredi, tandis qu’un homme vêtu d’un uniforme de policier a ouvert le feu dans une île où se tenait un camp de jeunes organisé par le parti au pouvoir, des attaques qui ont fait au moins 17 morts, selon les autorités.

Ce sont les pires violences à frapper la Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale, et les pires attentats à toucher l’Europe de l’Ouest depuis ceux de Londres en 2005, qui avaient fait 52 morts.

La police d’Oslo a annoncé que 9 ou 10 personnes avaient été tuées dans l’île d’Utoya, à 35 kilomètres au nord-ouest d’Oslo, où l’aile jeunesse du Parti travailliste avait organisé un camp d’été pour des centaines de jeunes.

Le chef de la police, Sveinung Sponheim, a indiqué qu’un suspect âgé de 32 ans avait été arrêté après la fusillade, et que cet homme avait été vu à Oslo avant l’explosion.

Le ministre de la Justice, Knut Storberget, a déclaré que le suspect était un citoyen norvégien.

Un responsable de la police s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a indiqué que le suspect ne semblait pas être lié à une organisation islamiste et aurait agi seul. Selon ce responsable, l’attaque s’apparente plus à celle d’Oklahoma City qu’aux attentats terroristes du 11 septembre 2001.

M. Sponhein a précisé que la police s’affairait toujours à sécuriser le camp de vacances et n’était pas en mesure, pour l’instant, de confirmer qu’il n’y avait qu’un seul tireur.

Un responsable de la police a affirmé qu’il y avait au moins un engin explosif encore actif dans le camp. Les experts en explosifs sont en train de désamorcer la bombe, a dit ce responsable, qui a réclamé l’anonymat.

Les secouristes fouillent encore les décombres à Oslo, et il pourrait aussi y avoir d’autres victimes dans l’île, a indiqué le premier ministre, Jens Stoltenberg.

Des images aériennes diffusées par la chaîne norvégienne TV2 ont montré des membres de la force d’intervention spéciale vêtus de noir arriver dans l’île à bord de bateaux et courir sur le quai. Près d’eux, on pouvait voir des personnes en sous-vêtements sauter à l’eau pour s’enfuir de l’île.

La police a bouclé toutes les routes qui mènent au lac entourant l’île d’Utoya. Un reporter de l’Associated Press présent sur les lieux a été forcé par la police de rebrousser chemin à environ 5 kilomètres du lac, tandis que huit ambulances entraient dans la zone, sirènes hurlantes.

Une adolescente de 15 ans prénommée Elise, qui participait au camp, a affirmé avoir entendu des tirs, mais a cru voir un policier et a pensé qu’elle était en sécurité. L’homme s’est alors mis à tirer sur les gens qui se trouvaient devant elle.

«J’ai vu plusieurs personnes mortes», a dit la jeune fille. «Il a d’abord tiré sur les gens qui étaient dans l’île. Après, il a commencé à tirer sur les gens dans l’eau.»

Elle a affirmé s’être cachée derrière une grosse pierre sur laquelle le tireur était monté. «Je pouvais entendre sa respiration», a-t-elle dit.

À Oslo, une ville surtout connue pour le prix Nobel de la paix qui y est décerné chaque année, l’explosion a dévasté un coin de rue, où s’empilaient du métal tordu, des éclats de verre et des milliers de documents provenant des édifices des environs.

La plupart des vitres de l’édifice de 20 étages où se trouvent les bureaux du premier ministre et ceux des membres de son gouvernement ont volé en éclats. Les autres édifices endommagés abritent des bureaux gouvernementaux et le siège des principaux journaux norvégiens.

Le premier ministre travaillait chez lui vendredi et il n’a pas été blessé, selon l’un de ses conseillers, Oivind Ostang.

Le premier ministre a dénoncé une «attaque lâche contre de jeunes civils innocents».

«J’ai un message pour ceux qui nous ont attaqué», a dit M. Stoltenberg. «C’est un message de toute la Norvège: vous ne détruirez pas notre démocratie et notre engagement pour un monde meilleur.»

L’explosion est survenue à 15 h 30 heure locale (9 h 30 heure de Montréal). La police a affirmé que l’explosion avait été causée par «une ou plusieurs» bombes.

Après l’explosion, les autorités ont bouclé l’accès aux bureaux de la télévision TV2 après la découverte d’un colis suspect.

Ian Dutton, un témoin qui se trouvait dans un hôtel tout près du lieu de l’explosion, a raconté que l’immeuble avait tremblé comme s’il avait été frappé par la foudre ou par un séisme. Il a regardé à l’extérieur et a vu «un mur de débris et de fumée».

M. Dutton, originaire de New York, a dit que la scène lui avait rappelé les attentats du 11 septembre 2001: des gens «couverts de gravats» marchaient «dans un nuage de débris».

«Il n’y avait pas vraiment de panique», a-t-il dit. «Il y avait surtout des gens incrédules et en état de choc. Dans un pays aussi sûr et ouvert que la Norvège, on ne pense pas qu’une telle chose puisse se produire.»

La télévision publique NKR a diffusé une vidéo montrant une voiture noircie retournée sur le côté au milieu des débris. Un journaliste de l’Associated Press qui se trouvait dans les bureaux de l’agence de presse norvégienne NTB a affirmé que l’édifice avait tremblé sous la force de l’explosion et que tous les employés avaient été évacués. Dans la rue, il a vu une personne dont la jambe saignait être transportée hors de la zone.

La communauté internationale a rapidement condamné ces violences.

Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, William Hague, les a qualifiées d’«atroces», tandis que le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a dénoncé un «acte odieux».

Le président américain Barack Obama a affirmé que cet attentat rappelait à quel point la communauté internationale avait intérêt à empêcher de tels actes terroristes de se produire. Il a dit se souvenir de l’accueil chaleureux que les Norvégiens lui ont réservé quand il s’est rendu à Oslo en 2009 pour recevoir le prix Nobel de la paix.

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a condamné des «actes de violence barbares et insensés» et a offert ses condoléances aux Norvégiens au nom de tous les Canadiens.

(journalmetro.com)

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