Plusieurs grandes villes du Maroc ont connu des manifestations d’envergure dans la foulée de l’arrestation du leader emblématique du mouvement Hirak, Nasser Zefzafi. Épousant la cause des Rifains, né de la mort tragique d’un vendeur de poisson à la sauvette, écrasé par une benne à ordure en octobre dernier, les populations des grandes villes marocaines défient le Makhzen par des revendications politiques au contenu révolutionnaire.
Le mouvement Hirak a réussi à percer l’isolement dans lequel voulait le confiner le Makhzen pour se faire adopter par les populations des grandes villes. Dans la capitale économique du Maroc, Casablanca, des manifestations impressionnantes ont eu lieu mardi donnant lieu à de violents accrochages entre sympathisants et détracteurs de Hirak. Scandant durant une partie de la nuit dont « Chaâb yourid iskat eniddam », (le peuple veut la chute du régime), les protestataires ont réclamé la libération de Zefzafi, la fin de la politique d’oppression ainsi l’instrumentalisation de la religion et de l’assujettissement des imams. Ces revendications politiques ont pris au dépourvu les autorités qui croyaient avoir neutralisé Hirak après l’arrestation de son chef emblématique.
À Rabat, la capitale politique et administrative, une foule impressionnante a investi les rues pour soutenir le Rif. Le dispositif sécuritaire est intervenu rapidement usant de méthodes musclées. Mais malgré une répression féroce, les protestataires ont continué à réclamer la libération de tous les prisonniers politiques du pays.
À Tanger dans le nord du pays, les protestataires ont porté les mêmes revendications : la libération de Zafzafi, la fin de la horga et la restauration de la dignité du citoyen marocain.
À Marrakech, dans le centre du pays, des témoins font état d’un déploiement important des forces de sécurité. Là aussi, les enjeux sont importants tant la région est l’une des destinations de prédilection des touristes étrangers. Une foule éparse a fait apparition dans les rues avant que la police n’intervienne violemment.
Massi M.