Le Front de Libération nationale fait face à une nouvelle crise interne. Après le retour en force du mouvement de redressement, élargi à de nouveaux mécontents, l’imminente annonce de la candidature de Ali Benflis n’est pas de nature à arranger les choses.
Il y a quelques jours, un groupe de 130 membres du Comité central ont signé un communiqué dans lequel ils dénoncent les agissements d’Amar Saadani à qui ils n’accordent aucune légitimité. Ces militants, pas forcément parmi associés aux anciens redresseurs, énumèrent les griefs retenus contre l’actuel secrétaire général.
Face à un Saadani étrangement silencieux ces derniers jours, une nouvelle donne risque de faire éclater le FLN. Il s’agit de l’annonce, que certains milieux estiment imminente, de la candidature d’Ali Benflis à la présidence de la République. L’ancien secrétaire général du parti jouit, en effet, de beaucoup de sympathie parmi les militants du FLN, qui avaient alors soutenu sa candidature en 2004. Il est clair que la masse des partisans de Benflis ne sera pas de la même ampleur qu’en 2004, mais des cadres importants et influents apporteront certainement leur appui à l’ancien Premier ministre, limogé par Abdelaziz Bouteflika en mai 2003.
Parmi les cadres qui risquent de faire des vagues, on trouve Abbas Mikhalif. Ce membre du Comité central du FLN a publié, il y a quelques semaines, une lettre adressée à ses « camarades du FLN » les invitant à se rebeller contre Amar Saadani. A la publication de cette lettre, rendue publique à la veille de la dernière session du Comité central, il n’était évidemment pas question de Ali Benflis. Mais tout le mode savait que Mikhalif est un fidèle de l’ancien chef du gouvernement. Ce dernier vient d’ailleurs de nommer le premier dans un nouveau staff de campagne, en compagnie de Abdelkader Sallat, ancien ministre sous Benflis.
En attendant, la direction officielle du FLN continue de soutenir Abdelaziz Bouteflika qui ne s’est pas encore prononcé sur le fait d’aller ou pas à l’élection présidentielle.
Essaïd Wakli