De nouvelles urgences pédiatriques ont vu le jour au CHU Lamine-Debaghine de Bab El Oued. Inaugurées mercredi dans la matinée, elles ont accueilli leurs premiers patients jeudi.
Pas facile de trouver l’entrée des nouvelles urgences pédiatriques de l’hôpital Lamine-Debaghine, car il faut désormais contourner tout l’hôpital pour parvenir au pavillon des enfants. Mais l’enjeu en vaut la chandelle, car, si on les compare au gros des hôpitaux algériens, souvent décrépis, les urgences pédiatriques de Bab El Oued font figure d’exception.
Une petite porte discrète donne sur un bâtiment d’une blancheur éclatante. À l’intérieur, l’air conditionné tourne à plein régime. La fraicheur est saisissante lorsqu’il fait, comme aujourd’hui, presque 35° à l’extérieur. Dans la salle d’attente, très lumineuse, une dizaine de personnes, parents et enfants, attendent patiemment leur tour. Sur les murs sont accrochés des posters qui illustrent d’une photo les droits fondamentaux de l’enfant (droit à la vie, droit à l’éducation, droit à la santé, etc.). Pendant que la télévision accrochée près de la porte diffuse un dessin animé, une petite fille court dans tous les sens en babillant, son sac sur le dos. Elle ne semble pas impressionnée par les infirmières en blouse blanche qui vont et viennent. Il faut dire que les murs de la salle d’attente, peints en des couleurs pastel, lui donnent un aspect rassurant. Seul bémol, le plafond étant très haut, les piaillements de la petite fille résonnent dans tout le bâtiment, ce qui pourrait s’avérer gênant les jours de grande affluence. Pour l’heure, l’atmosphère est sereine.
« Il n’y a pas eu plus de patients que d’habitude », explique la résidente de garde, une jeune femme vêtue d’un uniforme framboise. « De toute façon, notre capacité n’est pas renforcée, nous avions 9 lits dans les anciens locaux, nous en avons 9 ici aussi », ajoute-t-elle.
Mais si la capacité d’accueil n’a pas changé, les conditions de travail ont été sensiblement améliorées par le déménagement. Depuis vingt ans, l’équipe soignante travaillait dans des locaux vieillots. « Ici, on travaille dans de meilleures conditions », se réjouit la résidente. « Nous avons du nouveau mobilier, du nouveau matériel, et l’hygiène est bien meilleure qu’avant », précise-t-elle.
Ces nouvelles urgences pédiatriques sont rattachées au service de pédiatrie déjà existant au sein de l’hôpital. Lors de l’inauguration, le directeur général du CHU, Barr Rabah, a indiqué que « l’hôpital reçoit une moyenne de 450 urgences par jour, notamment durant la saison estivale. Dans ce sens et dans le cadre du projet d’établissement, la priorité a été donnée pour l’enfant et la prise en charge des urgences médico-chirurgicales pédiatriques ». Une politique qui devrait également donner lieu à l’ouverture, dans les prochains mois, d’un centre national d’oncologie pédiatrique, d’un service de chirurgie pédiatrique et d’un service de neurochirurgie pédiatrique.
De son côté, le chef de service pédiatrie, Abdennour Laraba, a assuré que « les capacités d’accueil du nouveau service permettront d’exercer dans de meilleures conditions et de répondre à la demande des patients, notamment en cas d’épidémie ». Aucune épidémie ne semble pour le moment pointer à l’horizon, mais la canicule annoncée pour ces prochains jours pourrait bien être le baptême du feu des nouvelles urgences pédiatriques de Bab El Oued.