« Il y a trop de problèmes, il faut agir avant que ce ne soit trop tard »

Redaction

A l’occasion de la célébration du 42ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le Premier Ministre, Abdelamlek Sellal, a effectué une visite dans la wilaya d’Illizi, à l’extrême sud du pays, plus exactement à In Amenas et au site gazier de Tiguentourine pour participer à la commémoration de cette anniversaire. Et dans cette région, située à plus de de 1600 Km d’Alger, les habitants ont certes réservé leur hospitalité au Premier Ministre, mais ils n’ont pas manqué aussi de l’interpeller pour le mettre devant ses responsabilités politiques.

« M. le Premier ministre, la situation est grave, il faut prendre les décisions qui s’imposent. Il y a trop de problèmes, il faut agir avant que ce ne soit trop tard », a lancé un notable d’In Amenas à l’adresse de Sellal qui ne s’attendait pas, visiblement  à une telle franchise. Les élus et notables de la région d’In Amenas, théâtre en janvier dernier d’une opération terroriste médiatisée dans le monde entier, n’ont pas retenu leur colère. Face au Chef de l’Exécutif, ils ont dressé un constat alarmant car le sud bouillonne et les langues se délient. Un autre élu d’une localité voisine d’In Amenas a déploré le « manque de moyens dans les secteurs de la santé et de l’environnement ». « Il y a manque flagrant de médecins spécialistes. Nos enfants meurent par défaut de prise en charge par des spécialistes, alors que l’insalubrité règne dans toute notre région connue pourtant pour ses activités touristiques », s’est-t-il écrié.  Un autre citoyen n’a pas hésité, lui aussi, à interpeller Sellal pour lui demander un peu « plus de considération à la jeunesse sudiste ». « Donner aux jeunes de la région la priorité au travail. Intégrez-les en priorité dans les différents corps de sécurité. Ils sont les mieux placés pour défendre leur région qu’ils connaissent très bien », a affirmé encore ce citoyen qui n’en peut plus d’assister les bras croisés à la déperdition de la jeunesse de sa région.

Face à ces complaintes qui laissent transparaître une profonde désillusion, Sellal a tenté de rassurer à coups de promesses : « le gouvernement est déterminé à prendre en charge les préoccupations des populations du Sud du pays », s’est-il engagé. Différents programmes de développement ont été préparés au profit des régions du sud, a-t-il promis. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a assuré, pour sa part,  que toutes les préoccupations exprimées lors de la dernière réunion d’Illizi dans le cadre des consultations sur le développement local dans le Sud du pays ont été transmises aux ministres concernés notamment en ce qui concerne les problèmes du transport aérien, du logement, de l’emploi et de l’environnement. Mais cela suffit-il pour rassurer les habitants des wilayas du Sud qui demandent surtout des mesures et actions concrètes ? Pas si sûr…