Algérie : un nord choyé et un sud oublié

Redaction

C’est le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal qui a lâche en premier cette bombe : un « groupuscule » qui vise à semer la division entre le nord et le sud du pays ! De quel groupuscule s’agit-il exactement ? Un groupe terroriste, un mouvement séparatiste ? Sellal ne fournira aucune explication laissant ainsi les Algériens livrés à eux-mêmes alors qu’ils sont ébahis par cette « révélation fracassante » qui frôle avec la bizarrerie ou la fantaisie.

Quoi qu’il en soit, l’étrange sortie médiatique de Sellal n’a pas réussi pour autant à berner les Algériens. Ces derniers sont conscients depuis longtemps qu’au sud, le malaise social alimente la détresse de la population. Une détresse qui inquiète les autorités algériennes. Chômage massif, manque d’infrastructures publiques, pénurie d’enseignants et de médecins, des universités sous-équipées, des routes mal-entretenues, des coupures d’électricité incessantes, des conditions climatiques hostiles et très peu d’animations culturelles et sportives, les wilayas du sud du pays offrent à leurs habitants un cadre de vie peu enchanteur pour ne pas dire déprimant et sinistre. En revanche, au nord, les investissements publics battent leur plein : autoroute flambant neuve, logements derniers cris, réception d’infrastructures culturelles et sportives, organisation d’évènements artistiques et diverses festivités, depuis des années le nord et le sud de l’Algérie sont séparés par un véritable gouffre. Un gouffre qui ne cesse  de s’élargir alors que les caisses de l’Etat regorgent de pétrodollars. Une richesse qui vient du sud, mais qui profite surtout au nord !

Ces dernières années, les frustrations s’expriment publiquement et les habitants du sud clament haut et fort leur colère. Ils n’en peuvent plus des injustices et de la discrimination. Désormais, ils réclament une véritable justice sociale et un partage équitable des richesses nationales. Sont-ils devenus pour autant moins algériens que les autres ? Certainement pas…