Plages algériennes : même le danger n’effraye pas les nageurs

Redaction

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L’été arrive et malheureusement il est souvent accompagné de son lot d’accidents. Chaque année une série de drames sur les plages algériennes ponctue cette période en dépit des avertissements et des plans de vigilance mis en place sur le littoral. De nombreux baigneurs font fi des interdictions et se nagent dans des eaux dangereuses.

La chaleur pousse les Algériens à repousser leurs limites et ils n’hésitent pas à franchir les interdits sur les plages où la baignade n’est pas autorisée. Cette année encore les autorités algériennes ont interdit l’accès à près de 206 plages parmi les 579 que compte le littoral algérien  pour cause de pollution et risque particulier. En effet, certains espaces sur la côte algérienne sont inadaptés pour accueillir des personnes. Un accès à la mer compliqué voire dangereux, une pollution massive ou une mer houleuse, tous ces éléments ne permettent pas une exploitation optimale des plages. Ainsi, quasi la moitié d’entre elles sont inexploitées.

Certes, 373 sont autorisées à la baignade car elles sont adaptées et sous surveillance rassure la Protection civile, mais ce n’est pas le cas partout, et les Algériens, surtout les plus jeunes n’hésitent pas à prendre des risques pour piquer une tête. Des risques qui ont entraîné la mort de plusieurs personnes. L’an dernier, à cette époque, 132 avaient perdu la vie, dans des accidents de noyade. Récemment, et ce malgré les plans de vigilance, quatre individus avaient trouvé la mort sur le littoral algérien, rappellait il y a quelques semaines, la Direction générale de la Protection Civile sur les plages des Sables d’Or à Zeralda à Alger, la plage du Stade Tochy à Béjaïa et la plage Larbi dans la wilaya de Chlef.

Risques incontrôlés, surveillance accrue

Pourquoi risquer inutilement sa vie pour nager quelques heures dans des zones interdites ? « Ce sont surtout les jeunes, ils aiment les endroits isolés, les accès par rocher, ou tout simplement ils s’habituent à un endroit spécifique et malgré les interdictions, ils persistent à se baigner là-bas. Mais malheureusement nous ne sommes pas une autorité policière, nous ne pouvons pas les forcer à quitter ces lieux dangereux », explique le lieutenant Sofiane Bekhti, de la Protection Civile d’Alger.

Pour éviter ces drames, cette année encore, plusieurs dispositifs de surveillance ont été mis en place sur les plages algériennes. La Protection Civile et le Groupement de Gendarmerie avec son plan Delphine, veillent et font de la prévention sur tout le littoral. Toute l’Algérie est concernée, au total 14 wilayas au bord de la mer sont concernées par ce dispositif. Par exemple à Oran, Le groupement de la gendarmerie d’Oran, qui dans le cadre de ce plan Delphine, a mobilisé 2000 agents. A Alger, la Protection Civile dispose 125 agents qui surveillent les 69 plages autorisées à la baignade. « La présence des éléments de la Protection Civile est une condition sine qua non à l’ouverture de la saison des plages », insiste le lieutenant Bekhti.

Prise de conscience ?

Les deux plans dureront du 1er juin au 30 septembre, mais sont limités à des horaires restreints. La surveillance est alors assurée tous les jours mais seulement entre 9h et 19h, à la nuit tombée, « la baignade nocturne étant interdite, nous ne surveillons pas les plages, par manque de visibilité. Nous serions inutiles sur les plages ». Or les baigneurs persistent à se rendre à la plage la nuit, en dépit de la prévention faite par les gendarmes ou la Protection Civile.

La vigilance des agents saisonniers ou des gendarmes est accrue mais tous les nageurs ne peuvent pas être surveillés constamment. Preuve en est, depuis le 1er juin,  la Protection civile relève déjà 600 interventions à travers les wilayas côtières, où 410 personnes ont été secourues et sauvées de la noyade seulement sur les plages surveillées. Quant à celles interdites à la baignade, deux personnes sont déjà décédées depuis début juin. « Nous continuons de faire des campagnes de sensibilisation durant tout l’été, et nous avons l’impression que les gens sont de plus en plus informés, et font plus attention », rassure le Lieutenant Bekhti.