Les étudiants algériens tentent tout pour défendre leur droit à la sécurité dans les universités et les cités universitaires. Les nouveaux moyens de pression des étudiants sont devenus, ces dernières années, la grève et le squattage des universités. Les seules solutions pour être visibles et se faire entendre par les administrations universitaires et les autorités algériennes.
Grève à l’université de Tizi-Ouzou. Grève illimitée à l’université de Bouzaréah… Ces titres ont fait les Unes des médias ces dernières années. Les multiples agressions dont sont victimes les étudiants ont provoqué des réactions à la chaîne et des nombreux mouvements de grève dans le milieu estudiantin. La dernière date d’il y a une semaine. L’ensemble des départements de l’Université de Tizi-Ouzou ont fermé leurs portes après la terrible agression d’un étudiant qui s’est déroulée en pleine journée, au vu et au su de tous. Il s’agissait du deuxième cas de violence, impliquant des agresseurs depuis le début de l’année 2013 au sein de la même faculté. L’université dans son ensemble avait alors entrepris une grève de trois jours pour protester contre l’insécurité et la passivité des autorités malgré ces actes odieux. Etudiants et services universitaires avaient suivi ce mouvement de près.
Le désarroi des étudiants face à la passivité des universités
En décembre 2012, près de 600 étudiants en pétrochimie à l’Université de Skikda ont utilisé ce même moyen de pression pour dénoncer la dégradation de leurs conditions d’études : la grève. Depuis 2010, ce genre d’évènements deviennent fréquent, les étudiants sont las d’attendre éternellement une réaction ou des services sécurité adéquats dans leurs universités, qui n’arrive jamais. A Alger, la même année, les universités d’Alger II et de Bouzaréah ont observé des sit-in et des grèves dans l’enceinte de leur établissement. « Il est intolérable que de pareils actes d’agression surviennent au sein même d’une université. La sécurité des étudiants doit être garantie par les autorités publiques », expliquait à l’époque une étudiante de Bouzaréah. Chaque année, des enquêtes sont menées par les forces de sécurité suites aux agressions, mais au-delà de cette action, rien n’est fait au niveau du renforcement de la sécurité dans ces lieux d’études.
La grève, dernier moyen de lutte
Pourquoi opter pour la cessation du travail ? L’absence d’étudiants ne perturbe pas l’économie du pays. Toutefois en paralysant ces lieux d’éducation, les étudiants peuvent susciter la médiatisation de l’insécurité, et forcer les représentants des universités à réagir. Ces grèves à répétition perturbent également le rythme du programme universitaire, ce qui a un impact direct et négatif sur les étudiants et l’obtention de leurs diplômes. Mais la situation est tellement critique, qu’ils n’ont plus rien à perdre. Sauver leur vie, en protestant, ou se taire et subir.