Malgré la récente disparition de son porte-drapeau, Abderrahmane Bouguermouh, le cinéma berbère est en plein effervescence.
Le pionnier du cinéma berbère, Abderrahmane Bouguermouh, s’est éteint le 3 février dernier, quelques semaines avant l’ouverture du festival annuel du Film amazigh dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le réalisateur de La colline oubliée, le premier film produit en langue kabyle, laisse derrière lui une relève de cinéastes prometteuse. Ainsi, malgré la perte de l’illustre défenseur cinéma berbère, Si El-Hachemi Assad, le commissaire du Film amazigh, reste très confiant. « Les détenteurs des trophées, gagnés dans le cadre du festival, sont la preuve vivante qu’il y a une relève », déclarait-t-il à nos confrères de la Dépêche kabyle à l’occasion de lancement de la 13ème édition du festival, le 23 mars dernier. Encore faut-il que ces jeunes espoirs soient convenablement formés. « Un problème de taille doit être traité au plus tôt, celui de la formation qui laisse à désirer. Ça demeure le parent pauvre du cinéma algérien », avertissait Si El-Hachemi Assad, dans un entretien accordé à LCE Online le 11 février 2012. « Comme je l’ai déjà souligné, si on pouvait acquérir un financement ainsi qu’un cadre de formation meilleur et si on pouvait également assurer la commercialisation de ces produits, le cinéma Amazigh aura un avenir », poursuivait Si El-Hachemi Assad, qui organise un Festival de cinéma sous l’égide du Ministère de la Culture algérien.
Miser sur la jeunesse
Et pour promouvoir la commercialisation de ce cinéma dans le monde entier, le premier « marché des films » du Festival du Film amazigh de Tizi-Ouzou a ouvert ses portes cette année. « Cet espace accompagnera les jeunes cinéastes et les boites de productions durant le festival et leur permettra d’acquérir le matériel adéquat pour le tournage de leurs projets, et aussi pour leur permettre de trouver des circuits de diffusion et de commercialisation pour leur produit auprès des institutions et des chaines de télévision, surtout qu’il est question d’une ouverture de l’audiovisuel au privé », expliquait Si El-Hachemi Assad.