Le top 5 des actualités algériennes qui ont créé le buzz en 2013

Redaction

2013 était bel et bien une année chargée en rebondissements, notamment d’actualités qui ont créé le buzz ou suscité la polémique. Nous avons récolté pour nos lecteurs et lectrices les actualités, qui ont le plus déclenché l’intérêt des lecteurs ou provoqué des réactions indignées et de sévères critiques.

L’Islam autorise les hommes à battre leurs femmes

Pour justifier la violence à l’égard des femmes, dont les chiffres ne cessent d’aller crescendo, un inspecteur au niveau du ministère des Affaires religieuses et Imam n’a pas trouvé une meilleure justification que de révéler que l’islam autorise les hommes à battre leurs épouses. Voilà une déclaration émanant d’un fonctionnaire de l’Etat qui nous fait reculer des siècles en arrière et nous replonge dans l’obscurantisme le plus aveuglant. Cette info reprise par plusieurs titres de la presse nationale a soulevé un véritable tollé et provoque la hargne de la population et des féministes. M. Salim Mohamedi, pourtant imam et fonctionnaire de l’Etat n’a pas hésité en affirmant que pour ramener leurs épouses sur le droit chemin, les hommes étaient autorisés à les battre. Rapportée par le quotidien arabophone Echourouk, l’info a été l’objet de plusieurs commentaires à travers la toile algérienne. L’imam va loin en déclarant que les coups assénés à l’épouse ne doivent pas être très durs afin de ne pas causer un préjudice physique. Bon sang, c’est à se demander sur quelle base s’appuie ce pseudo religieux pour justifier l’injustifiable ! Si nous suivons son analyse, la violence conjugale ne sera jamais punie et les hommes seront toujours libres de corriger leurs compagnes à leur guise.

Le Hidjab n’est pas une obligation religieuse, c’est plutôt un accoutrement culturel

Cette déclaration n’a pas été au goût de plusieurs Algériens et Algériennes conservateurs. Comment un cheikh, maître spirituel de la voie soufie Al-Alawiya, fondée il y a plus d’un siècle à Mostaganem, en Algérie, ose tenir un discours pareil. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à décrier cette information, qualifiant le cheikh d’ignorant, d’inculte, et même de blasphémateur. Le Cheikh Khaled Bentounes a affirmé que «le voile dit islamique n’est qu’un accoutrement culturel et non une obligation religieuse». Expliquant la place de la femme en islam, le cheikh revient sur le verset coranique qui évoque le voile. Il affirme que ce dernier ne stipule pas que le voile est une obligation, mais plutôt une recommandation faite après l’agression d’une femme, lit-on sur le site. Le maître spirituel de la voie soufie Al-Alawiya et la fraternité en héritage est allé plus loin en affirmant qu’à l’époque d’Omar, le deuxième khalife du prophète, le voile était interdit aux célibataires, ce qui signifie que cet habit n’a jamais été lié à la foi. Le cheikh se prononce également sur la question de l’égalité entre les hommes et les femmes qui est très claire en Islam. Il s’appuie d’ailleurs sur le verset 71 du chapitre 9 du Coran, « où il est dit que les croyants et les croyantes sont les alliés des uns et des autres».

Les étudiantes des cités universitaires sont des «débauchées»

Le reportage d’Ennahar TV n’a pas fini de susciter la polémique et la colère des citoyens algériens. Eh oui, on ne parle pas de prostitution dans une société fermée comme l’Algérie comme l’a fait la chaîne et encore moins en utilisant une caméra cachée. Même si le phénomène de la prostitution en milieu estudiantin existe, la société algérienne conservatrice a toujours considéré le sujet comme un tabou. Et voilà qu’Ennahar TV arrive avec un reportage réalisé dans des cités universitaires algériennes pour dévoiler la vie secrète et clandestine de certaines étudiantes. Cela aurait pu être banal dans des sociétés occidentales, mais pas en Algérie. Le pire est que l’analyse même des journalistes n’était pas très objective. Le reportage a fait peur aux familles algériennes qui réfléchiraient actuellement à maintes reprises avant d’envoyer leurs filles à l’université. 

Seul Maradona est autorisé d’embrasser sa compagne en public

Eh oui, il s’appelle Maradona et tout lui est permis. Ce n’est vraiment pas la peine de vous comparer à lui et d’oser embrasser votre copine ou même votre épouse en public. Même si vous ne risquer pas la prison comme dans certains pays maghrébins ou arabes, vous serez vite sermonné par les forces de l’ordre. Le baiser de Maradona a réellement suscité l’indignation de plusieurs Algériens qui ne comprennent pas pourquoi aucun ministre des présents autour de la table, lors de la cérémonie organisée par l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis, n’a daigné manifester son mécontentement. Ils ont tous fait semblant de ne rien voir. Non, mais vous vous attendiez à quoi ? On ne peut pas contrarier une personnalité comme Maradona. Et puis, il n’est pas algérien et donc, il ne connait pas forcément nos codes moraux et notre bonne conduite. Voilà une analyse qui calmerait la colère des plus révoltés.

La lettre de désespoir de Meriem, 28 ans, chômeuse

Son texte a ému plus d’un. Envoyé à la rédaction web de Liberté, il a été publié successivement le 22 et le 24 septembre dernier. La lettre de Meriem, dans laquelle elle dénonce l’injustice sociale et raconte sa vie misérable en Algérie, a fait le tour des médias en Algérie et des réseaux sociaux. Intitulée « l’Algérie m’a fait perdre l’espoir de vivre dans la dignité », Meriem a fait confiance à la liberté d’expression de la presse qui a permis que son texte ne passe pas inaperçu, mais soit bel et bien publié. Voici un extrait de cette lettre : « Au nom de la liberté, n’ignorez pas mon message, je veux témoigner, informer, péter un câble peut-être, mais cela reste mieux que de m’immoler par le feu…je veux que ma voix retentisse, je veux parler pour ces jeunes, qui se donnent la mort rongés par le désespoir de pouvoir voir un jour ce pays se relever, ce pays au grand corps malade, aux membres défectueux, qui ne cesse de sombrer, nous tombons un à un de Charybde en Scylla, entre les barques de la mort, l’illusion de l’eldorado à l’autre rive de la méditerranée et le chômage, la pauvreté, la misère, l’amertume dans un pays où nous sommes devenus étrangers. Par où devrai-je commencer ? Existe-t-il des gens heureux dans ce pays ? J’aimerai bien les connaitre, j’ai 28 ans, une femme algérienne, célibataire, au chômage, vous voulez en savoir plus? »

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