Prendre le taxi, c’est tous les jours une nouvelle aventure en Algérie. Une course en taxi commence par l’appréhension de ne pas en trouver, et se terminent toujours par un petit suspens : combien vais-je payer ? Les taxis sont l’un des premiers moyens de transport utilisé par les Algériens, notamment dans les grandes villes du pays, mais aussi les plus pénibles.
En 2013, l’Etat algérien parviendra-t-il à mettre un terme à l’anarchie dans la réglementation des taxis ? Des prix aléatoires aux trajets restreints, les taxis font leur loi. Ainsi le gouvernement avait opté l’an dernier pour une nouvelle législation avec un décret visant à appliquer «le respect des règles régissant l’activité des voitures taxis.» Dans cette révision de la loi prévue par le ministère des transports, un point d’honneur avait été mis sur l’obligation de la tarification sur la base du taximètre et la nécessité d’assurer le transport pendant les jours de fêtes et la nuit.
« Taxieur » sur mesure
Pourtant les « taxieurs », notamment dans les grandes villes comme Alger et Oran continuent à conduire et facturer selon leur envie ou selon la tête de leurs clients. « Les taxieurs ne connaissent que Audin ou le 1er mai! », entend-on souvent dans les rues algéroises. Il est vrai que la plupart du temps les chauffeurs refusent de déposer les passagers dans les quartiers peu fréquentés, et leur préfèrent les grandes artères et lieux de rencontre pour rentabiliser leur course. Ils tolèrent éventuellement les « coursa », mais n’hésitent pas à les proposer des prix forts alors que la réglementation en vigueur interdit ce genre de pratiques, d’imposer des itinéraires ou encore de les surtaxer.
Et pourtant, la valse des prix est un leitmotiv dans ces grandes villes. La course peut aller de 50 à 500 DA sur un même trajet, si on ne sait pas négocier. Tous les moyens sont bons pour gonfler les factures : compteurs trafiqués, détours longs et non justifiés, surfacturation sont des pratiques courantes. Les horaires et les jours influent également sur les tarifs. A Alger par exemple, dès 18 H les taxis se font rares et les tarifs montent en flèche. De même pour les jours fériés ou les vendredi, jours durant lesquels prendre un taxi est le parcours du combattant.
Réglementation inadaptée ?
La réglementation ne semble pas vraiment faire ses preuves. Tant du côté des clients que des chauffeurs. Ces derniers ont également leur doléances et estiment également qu’ils sont lésés de leur côté et font face à des difficultés aussi bien financières, que d’accès à leur licence de taxis.
Récemment un vaste mouvement social avait été lancé en janvier à Alger par les taxis collectifs pour signifier leur mécontentement face à l’augmentation de la tarification des taxis qui n’a pas concerner les taxis collectifs. Mais également pour mettre un terme aux sanctions qu’ils subissent pour leur non-application de la loi. Enfin ces derniers jours à Oran, où les chauffeurs de taxis dénoncent aussi les conditions d’attribution des licences, ont entamé une grève illimitée. Passagers ou derrière le volant, le taxi est source de mécontentement. Il semblerait qu’une loi ne suffira pas à rendre le transport en taxi plus simple…