(Audio) – Mon Aïd el Kébir dans l’Algérie des années 30…

Redaction

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« Avant l’aid était le moment de se réunir, de partager. Le temps des croyances ». Fatma, 86 ans, garde un souvenir ému des fêtes de l’aïd de son enfance à Batna. La chaouia replonge dans ses souvenirs pour faire revivre ces jours de croyance et de communion. La théorie du « avant c’était mieux » peut-elle s’appliquer à l’Aïd ?

L’odeur d’Aïd qui flotte depuis plusieurs jours en Algérie, laisse deviner que cette fête revêt une importance majeure. Le pays respire et vit au rythme de l’Aid al Adha depuis une semaine, preuve que c’est une tradition qui perdure depuis des années, et qu’elle pas prête de s’effacer. Pourtant pour les « anciens », la célébration de cette date religieuses a perdu de sa saveur d’antan. C’est en tout cas le constat de Fatma, qui a laissé ses souvenirs et ses traditions à Batna lorsqu’elle a déménagé à Alger. La chaouia garde un souvenir ému de ses aïd passés, même si comme elle dit « nous n’avions pas d’appareils photos pour immortaliser ce moment ». En tout cas dans ses souvenirs l’Aïd al Adha était un moment beaucoup plus solennel :

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Chaque jour avait alors son rituel précis et faisait partie de la tradition chaouia qui se perpétuait de générations en générations, assure Fatma. La veille de l’Aid al Adha était aussi importante que la fête religieuse elle-même à Batna et dans ses environs. La famille se réunissant et pour bénir ce moment, chacun se mettait du henné, hommes et femmes. « On disait que le prophète mettait lui-même du henné », raconte Fatma. Elle revient sur ces veillées et les raconte comme si c’était hier :

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Le moment du rite du sacrifice était sans doute le point culminant de l’aïd al adha. Le moment de partage le plus intense puisque toutes les familles se réunissaient pour égorger leur mouton et partager la viande qui servait à nourrir plusieurs familles. Les plus riches payaient pour les plus pauvres, comme le veut encore la tradition.

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Croyance et traditions

L’Aïd d’antan avait non seulement un côté spirituel, par la nature religieuse de cette fête, mais il était également le réceptacle de différentes croyances. La superstition avait toute sa place dans le quotidien des chaouis. Ainsi après avoir sacrifié les moutons, les habitants de Batna conservaient des os de l’animal (une partie du bassin) afin d’y lire l’avenir. « Chacun ramenait ses os, et des sortes de voyants lisaient l’avenir dedans. Selon l’os que nous avions en main nous pouvions dire si l’année serait bonne. Pour les récoltes des champs nous pouvions nous y fier, par exemple », se souvient Fatma :

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Même si le passé est le passé, Fatma aimerait parfois revivre ces instants, ou elle-même partager ses traditions avec ses enfants et ses petits enfants. Toutefois il est difficile avec les familles dispersées dans le pays, voire dans le monde de conserver ces rituels intacts, estime notre chaouia. D’autant plus qu’il s’agit de traditions régionales qui se transmettent oralement. Mais qu’importe ces souvenirs font partie de l’histoire algérienne, ou du moins dans l’histoire personnelles de beaucoup de familles.

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