3G : Les dessous du blocage

Redaction

Cette technologie que l’on transporte dans sa poche, permet de prendre des photos et des vidéos que l’on peut poster en quelques secondes.

Des élèves qui composent pendant l’examen du Bac en groupe, d’autres qui ne se font pas prier pour copier dans les toilettes de leurs centres d’examen…Ces images de tricherie généralisée ont fait le tour de la Toile algérienne, mais…quelques jours après leur déroulement. Malgré cela, il ont provoqué une forte indignation chez la population. Mais imaginez un instant que l’Algérie ait eu cette fameuse 3G qui permet d’avoir Internet directement sur son mobile.

Ce serait des dizaines de millions d’utilisateurs de téléphones mobiles qui recevraient en instantané ces images des plus troublantes. Avec le stress qui envahit les parents pendant le Bac, ainsi que celui des candidats consciencieux qui vont être pénalisés par les bêtises de leurs camarades, c’est l’émeute assurée. Révoltés, des milliers de personnes vont alors légitimement envahir la rue pour dénoncer cette «fraude scolaire». La suite, tout le monde la connaît! Heureusement, c’est le cas de le dire donc, pour le pouvoir algérien, qu’il n y a pas de 3G.

Est-ce une coïncidence? Quand on voit que d’autres pratiques de fraudes dans un «examen» encore plus sensible que le Bac avaient été mises à nu par les TIC, mais n’ont pas pu être vues en temps réel à cause de l’absence de cette fameuse 3G. Qui ne se souvient pas des images de bourrage des urnes à Tébessa lors des élections locales de novembre dernier.

Cette pratique de bourrage était jusque-là une légende urbaine dont tout le monde en parlait mais personne ne l’avait vue. Jusqu’au jour où les téléphones portables ont été équipés de caméras vidéos et que Youtube a fait sont apparition. L’image et le son ont fait le reste. Ce qui n’était que des discussions de café, a fini par se confirmer et devenir une réalité filmée en son et en images. Et comme pour le Bac, la fraude qu’on nous a cachée pendant des années est comme par enchantement apparue sur nos écrans. Alors, comment vont réagir des citoyens qui voient par leurs propres yeux qu’on est en train de leur voler leur «voix»? Que la démocratie a été bafouée? Comme partout dans le monde, il va certainement gagner la rue pour tenter de «sauver» la démocratie de son pays. Ce qui serait des plus légitimes. Le pouvoir d’Alger peut dormir tranquille car tout cela n’existe pas chez nous: trichez et bourrez les urnes tant que la 3 G n’existe pas.

Comme par miracle, des problèmes techniques et juridiques «bloquent» le lancement de cette très attendue troisième génération de téléphone mobile, qui va doubler, voire quadrupler le nombre d’internautes algériens. Si cette technologie existait, deux petits gestes de la main, et hop une minute plus tard cette vidéo aurait fait le tour de l’Algérie! D’autres vidéos du même type auraient pu émerger. Et ces deux exemples de vidéos montrent que cette technologie est une véritable «arme» entre les mains du peuple. Qui veut armer son peuple? Ben Ali l’a fait en Tunisie avec sa «révolution» technologique en libéralisant les TIC et en intégrant la 3G. Cela a été le début de sa fin.

C’est cette technologie que l’on transporte dans sa poche, avec laquelle on peut prendre des photos et des vidéos, que l’on peut poster quelques secondes après pour qu’elle fassent en quelques minutes le tour du monde, qui a été l’ «arme» de la révolution du Jasmin. Elle a même été celle de toutes les révolutions du Monde arabe. Il convient donc de désarmer le peuple pour éviter toute menace sur «l’ordre» public… La 3G n’est certainement pas pour demain en Algérie, en tout cas pas avant l’élection présidentielle de 2014. Car, finalement, nos dirigeants ont compris combien ce moyen de communication peut ruiner tous leurs «projets politiques»…

Lu sur l’Expression