86 nouvelles spécialités dans le tourisme et l’agriculture

Redaction

190.000 stagiaires ont rejoint, hier, les centres de formation et d’enseignement professionnels pour la deuxième session de la rentrée professionnelle 2013 dont le coup d’envoi officiel a été donné à partir de la wilaya de Blida par le ministre, M. Mohamed Mebarki. Un total de 260.000 nouvelles places pédagogiques de formation sont disponibles à ce titre.

Plusieurs nouveautés sont inscrites pour cette session. En effet, les spécialités sont désormais instaurées en fonction des besoins exprimées au niveau local. Leur nombre est passé cette année de 220 à plus de 400 spécialités, dont la majorité répond au besoin du marché du travail relevant de différents secteurs tels que l’agriculture, le tourisme et l’artisanat qui comptent 86 spécialités. Il s’agit d’une orientation qui s’inscrit dans le cadre du plan d’action du gouvernement (2010-2014) qui consiste en la réforme du système de l’Education nationale dans son segment formation et enseignement professionnels.

La formation dans le domaine agricole qui englobe quelque 4.600 stagiaires au niveau des 300 centres d’apprentissage à travers les différentes wilayas du pays, compte à elle seule 37 spécialités modernisées et adaptées aux nouvelles exigences du secteur. Pour les responsables du secteur, il y a lieu  de former des stagiaires dans le domaine de l’agriculture tout en répondant aux besoins de l’économie nationale. Certaines spécialités, comme le greffage, tendent à disparaître d’où l’intérêt d’adapter au plus vite les formations proposées aux besoins du secteur de l’agriculture.  C’est pour cette raison qu’une convention de cinq années a été signée tout récemment entre les deux secteurs pour la promotion de formations spécialisées dans les métiers de l’agriculture. Cette convention, faut-il le rappeler, détermine les domaines de partenariat entre les deux parties en matière de formation et de développement des métiers demandés par le monde agricole et rural, ainsi que le perfectionnement et le recyclage  des agriculteurs. Ce partenariat vise « le renforcement de l’offre de formation dans les métiers agricoles par apprentissage au profit des jeunes agriculteurs et jeunes ruraux en faisant participer les établissements et les formateurs des deux secteurs », explique Akila Chergou, directrice de la formation continue et des relations intersectorielles au ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels.

La convention porte aussi sur l’amélioration, l’actualisation et l’adaptation des programmes pédagogiques des filières liées à l’agriculture et à l’agroalimentaire ainsi que l’organisation des sessions de formation et  de recyclage au profit des formateurs des deux secteurs. Des sections de formation dans les spécialités agricoles, para-agricoles  et agroalimentaires sont ouvertes pour la présente session dans différents établissements là où le besoin est exprimé. Quelque 109 sections de formation résidentielles sont programmées dans les spécialités arboriculture, horticulture, grandes cultures, culture sahariennes, pépiniériste, apiculture, installation et entretien des gazons sportifs, élevage des ruminants, élevage de petits animaux… La formation en matière d’hôtellerie et d’artisanat, enseignée dans 85 établissements spécialisés répartis à travers 32 wilayas, compte  49 qualifications différentes dans ces deux domaines.

Adapter la carte de la formation à la demande du marché


75.000 jeunes sont inscrits pour cette session, dont 55.000 dans la branche hôtellerie-tourisme et 20.000 dans les métiers relevant  de l’artisanat traditionnel.
Concernant le nombre de diplômés, on compte 35.000 stagiaires qui sortent chaque année des établissements de formation professionnelle dans les deux métiers, dont  25.000 pour la spécialité hôtellerie tourisme et 10.000 pour ce qui est de l’artisanat.

Les responsables du secteur comptent beaucoup sur la convention-cadre signée entre les deux ministères concernés et qui  a pour but de coordonner davantage les efforts entre les deux secteurs et d’exploiter en mieux les moyens offerts, afin d’améliorer la qualité de la formation dans le domaine du tourisme et de l’artisanat. Les domaines de partenariats portent notamment sur le renforcement des formations dans les deux filières  ainsi que le développement des stages pratiques en milieu professionnel dans les établissements du secteur du tourisme et chez les artisans au profit des stagiaires en formation résidentielle et des élèves de l’enseignement professionnel.

Les deux parties ont convenu d’assurer une cohérence de l’appareil de formation dans les métiers en question, à travers, entre  autres, l’homologation des référentiels des programmes pédagogiques de formation, la validation des diplômes. Les deux ministères se sont engagés aussi à moderniser l’appareil  de formation et améliorer sa qualité pour le rendre conforme aux standards internationaux en la matière, avec l’objectif de privilégier la formation par alternance.
La multiplication du nombre de spécialités est dictée, selon les responsables du secteur dans le souci d’adapter la carte de formation à la demande du marché, d’où la nécessité de réactiver la nomenclature de la formation et la mise en place d’une formation qui offre des débouchés directs aux diplômés du secteur.
La démarche suivie est celle de la redynamisation du secteur  et la nécessité de valoriser le diplôme de la formation professionnelle. Un diplôme qui donne accès au marché du travail et qui ouvre des perspectives même à l’étranger.

Il y a lieu, selon les responsables du secteur, de développer les qualifications et les compétences et d’attirer le maximum de jeunes vers ce secteur afin de réduire le taux de chômage notamment à travers l’encouragement à l’entrepreneuriat. Cette démarche doit aussi prendre en considération le réajustement profond qui doit se faire au sein de la société afin de changer, la perception archaïque faisant d’un secteur, pourvoyeur d’emplois, un réceptacle de l’échec scolaire. Une perception de stagnation qui n’encourage pas les parents à pousser leurs enfants ni susciter l’engouement de ces derniers à  fréquenter les centres de formation.

Lu sur El Moudjahid